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Un Canadien détenu depuis deux ans aux Émirats arabes unis est acquitté

Un Canadien acquitté (mais pas encore libéré) aux Émirats arabes unis
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Liquidlibrary via Getty Images
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Un Canadien incarcéré depuis près de deux ans aux Émirats arabes unis (ÉAU) a été acquitté de tous les chefs d'accusation qui avaient été déposés contre lui par la Cour suprême du pays, a déclaré lundi sa famille, qui a lancé un appel à Ottawa pour qu'il aide à rapatrier l'homme.

Salim Alaradi a été accusé d'avoir fourni des biens à des groupes dans des pays étrangers sans la permission des Émirats arabes unis et d'avoir recueilli des dons sans l'assentiment du gouvernement.

Mais malgré son acquittement, l'homme de 48 ans est toujours en détention, a déclaré sa fille.

"Notre famille est bouleversée après près de deux ans à se battre pour la liberté de mon père, mais aujourd'hui, je ne peux pas dire qu'il est un homme libre parce qu'il est toujours derrière les barreaux même s'il est innocent", a déclaré Marwa Alaradi à La Presse Canadienne.

"Je m'inquiète pour sa sécurité et sa santé. Le Canada doit le faire sortir aujourd'hui."

Le ministre des Affaires étrangères Stéphane Dion a accueilli favorablement l'acquittement de M. Alaradi et dit qu'il s'attend à un "processus accéléré" afin qu'il puisse être rapidement réuni avec sa famille et ses amis.

"Le gouvernement du Canada a soulevé le cas de M. Alaradi au plus haut niveau pour demander sa libération et son retour au Canada. Les fonctionnaires canadiens continueront à fournir une aide consulaire à M. Alaradi et à sa famille, notamment en facilitant son retour au pays", a-t-il dit dans une déclaration.

Salim Alaradi a immigré au Canada en 1998 depuis les ÉAU, mais est retourné dans le pays en 2007 afin de diriger une entreprise d'électroménagers. Il était en vacances avec sa famille à Dubaï lorsqu'il a été arrêté en août 2014.

M. Alaradi faisait partie d'un groupe de dix hommes d'origine libyenne arrêtés à peu près à la même époque. Certains d'entre eux ont depuis été relâchés.

Après avoir été détenu pendant des mois sans être accusé, des chefs d'accusation de terrorisme ont finalement été déposés contre M. Alaradi plus tôt cette année, auxquels il avait plaidé non coupable. Ces accusations ont été abruptement abandonnées en mars et remplacées par d'autres de moindre importance.

L'avocat canadien de M. Alaradi a déclaré qu'un juge de la Cour suprême des ÉAU a livré le verdict "non coupable" pour son client et trois coaccusés sans donner de raisons pour sa décision.

"Les hommes ont lancé des cris de joie et se sont serrés dans leurs bras mais avant qu'ils puissent parler à leurs avocats, les gardes sont venus les chercher pour les ramener en prison", a dit Paul Champ.

"Nous sommes toujours inquiets à l'idée que la Sécurité nationale pourrait tenter d'exercer son pouvoir sur la situation. Mais les responsables canadiens ont déjà contacté leurs homologues saoudiens et ont demandé la libération immédiate de M. Alaradi".

Selon Me Champ, dès que M. Alaradi sera relâché, les responsables canadiens doivent l'accompagner jusqu'à l'aéroport où il prendra un vol vers Istanbul pour recevoir des soins médicaux et être réuni avec les membres de sa famille.

Aussitôt qu'il sera suffisamment en forme, l'homme et sa famille planifient retourner à leur domicile de Windsor, en Ontario, a dit Me Champ.

"C'est une grande victoire pour nous, cet acquittement, mais réellement, il ne s'agit que du premier pas sur la longue route vers la guérison et le retour à la vie normale".

"En plus des 21 mois de prison, ce qui manifestement serait dur pour quiconque, l'injustice d'être détenu en vertu de fausses accusations et la torture brutale qu'il a endurée lors des trois premiers mois de sa détention, tout cela va avoir un lourd impact sur lui".

Son histoire avait fait les manchettes des médias internationaux et attiré l'attention des organismes de défense des droits de la personne, dont des spécialistes des Nations unies qui avaient réclamé sa libération immédiate.

Le groupe de travail des Nations Unies sur les détentions arbitraires a examiné son cas et ceux des autres hommes arrêtés en même temps que lui et a cité des défenseurs des détenus qui soutiennent qu'ils ont été privés de sommeil jusqu'à 20 jours, battus sur les mains et les jambes et ont subi des "chocs électriques avec une chaise électrique".

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