Depuis près d'un siècle, les utilisateurs de cannabis n'ont pas cessé de consommer cette drogue sous plusieurs formes malgré les lois qui le leur interdisent.
Avec la légalisation à l'horizon, des chercheurs disent qu'ils en ont encore beaucoup à apprendre au sujet des effets de la consommation de marijuana notamment sur la santé des jeunes.
Un rapport de l'Unicef soutient que les adolescents canadiens sont parmi les plus grands consommateurs de cannabis au monde. Plus de 22 % d'entre eux rapportent en avoir fumé au cours de la dernière année.
Les impacts à long terme sont nébuleux
Les conséquences à long terme de la consommation sur le cerveau des adolescents sont nébuleuses en raison de recherches obscurcies par des décennies de messages de santé publique inefficaces. En effet, la prohibition a fait en sorte que les études cliniques n'étaient pas permises et les études à long terme rendues impossibles. Ainsi, les détracteurs comme les défenseurs ont eu tendance à sélectionner les conclusions les satisfaisant.
Dans son plus récent rapport, le Centre canadien de lutte contre les toxicomanies (CCLCT) résume bien le problème. La consommation fréquente de cannabis à l'adolescence est associée avec de mauvaises conséquences, dont de moins bons résultats scolaires et une perte de motivation, mais la majorité des adolescents pensent que la marijuana est inoffensive.
Les recherches ne savent pas si les dommages causés sont temporaires ou réversibles. Toutefois, le CCLCT déclare qu'un adolescent canadien sur six qui consomme de la marijuana peut développer une dépendance.
Envoyé des messages judicieux aux jeunes
« Les spécialistes s'entendent pour dire que le pot n'est pas inoffensif », explique Joy Johnson, vice-rectrice de la recherche à l'Université Simon Fraser, qui s'est aussi intéressée aux raisons qui poussent les jeunes à consommer.
Elle ajoute que la fréquence d'utilisation, la puissance du cannabis et sa consommation avec d'autres drogues rendent les généralisations difficiles au sujet des effets sur la santé. « Nous allons devoir mieux comprendre cet enjeu », lance-t-elle.
Toutefois, elle estime que ce problème ne sera pas réglé dans la prochaine année, alors qu'Ottawa veut déposer un projet de loi pour légaliser la marijuana au printemps 2017.
Elle pense qu'il faut miser sur le développement de messages de santé publique intelligents et sur l'éducation de jeunes jusqu'à ce que la science rattrape le retard accumulé.
Défaire les mythes
De son côté, David Malmo-Levine, un défenseur de la légalisation de la marijuana, pense qu'il faut déboulonner le mythe selon lequel la marijuana est nocive sinon la législation qui sera adoptée risque d'être inappropriée.
Il estime que la plus grande conséquence négative de l'utilisation du cannabis par les jeunes pour le moment est qu'ils risquent d'avoir des problèmes avec la loi et de posséder un dossier judiciaire.
D'après un texte de Chris Brown et de Chris Corday
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