La Commission scolaire de Montréal (CSDM) manque cruellement d'espace pour aménager de nouvelles classes, ce qui la force à reprendre des locaux occupés par des organismes communautaires. Au moins huit organismes de Pointes-Saint-Charles et de Rosemont ont reçu un avis d'expulsion de la CSDM.
Ces derniers ont maintenant peu de temps pour trouver des locaux à prix modique.
Avant de construire de nouvelles écoles, la CSDM doit s'assurer que tout l'espace qui lui appartient soit utilisé au maximum.
« Tant qu'on a pu louer des espaces à des organismes communautaires, on l'a fait, explique la présidente de la CSDM, Catherine Harel-Bourdon, mais on doit absolument reprendre nos espaces, pour nos propres besoins, car on a 1000 élèves par année de plus qui s'ajoutent. »
Des organismes au pied du mur
Ces organismes devront partir rapidement, mais craignent d'être incapables de se reloger à un prix raisonnable.
Christine Duquette, la coordonnatrice de « Je me fais une place en garderie », un service qui s'occupe des enfants handicapés, estime que les coûts de relocalisation et de déménagement pourraient atteindre 20 000 $ — un montant difficile à absorber pour un petit organisme. De plus, trouver un espace à la fois abordable et accessible aux fauteuils roulants est une tâche presque impossible.
« Une augmentation dans le loyer, ça veut dire une coupure dans les services », se désole la coordonnatrice, Christine Duquette. La CSDM louait ses locaux au coût de 7,58 $ par pied carré. « On a commencé à faire des démarches, ça monte à 17 $, voire 28 $ de l'heure, sans parler qu'il nous faut un rez-de-chaussée ou un ascenseur », ajoute-t-elle.
Les organismes expulsés risquent d'être obligés de réduire leurs services ou même d'abolir des postes. « Pour nous, c'est impossible de l'absorber, ça sonne la mort du projet, pure et simple », tranche Sylvie Rouillard, qui s'occupe de l'Épicerie solidaire à Pointe-Saint-Charles.
D'après le reportage de Dominic Brassard.