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Le métier d'entraîneur dans la LNH n'est pas aussi précaire qu'on le croit

Le métier d'entraîneur dans la LNH n'est pas aussi précaire qu'on le croit
WINNIPEG, MB - OCTOBER 16: Bob Hartley, head coach of the Calgary Flames, speaks to his team from the bench in third period action in an NHL game against the Winnipeg Jets at the MTS Centre on October 16, 2015 in Winnipeg, Manitoba, Canada. (Photo by Marianne Helm/Getty Images)
Marianne Helm via Getty Images
WINNIPEG, MB - OCTOBER 16: Bob Hartley, head coach of the Calgary Flames, speaks to his team from the bench in third period action in an NHL game against the Winnipeg Jets at the MTS Centre on October 16, 2015 in Winnipeg, Manitoba, Canada. (Photo by Marianne Helm/Getty Images)

Moins d'un an après avoir remporté le trophée Jack-Adams, Bob Hartley a été congédié mardi par les Flames de Calgary. Dans la LNH, le métier d'entraîneur est-il aussi précaire et ingrat qu'on le dit?

Un texte de Martin Leclerc

Chaque fois qu'un entraîneur perd son emploi, on entend des clichés du genre : « Il n'y a aucune sécurité d'emploi dans ce métier », ou encore « Les entraîneurs passent, et les joueurs restent ».

Dans les faits, c'est tout le contraire. Ce sont les joueurs qui passent, et ce sont les entraîneurs qui continuent d'exercer leur profession pendant de longues années.

Le cénacle des entraîneurs de la LNH est très restreint, et il est extrêmement difficile d'y être admis. Mais une fois cette étape passée, et après avoir survécu à une période de probation de quelques saisons, les entraîneurs de la LNH mènent de très longues carrières. Ils sont un peu comme les cadres intérimaires d'une multinationale qu'on déplace d'une filiale à l'autre après avoir effectué des mandats de quatre ou cinq ans.

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Juste à vue de nez, il y a plus de 20 entraîneurs de la LNH (plus des deux tiers) qui jouissent d'une sécurité d'emploi extrêmement solide. S'ils sont congédiés par l'équipe qui les emploie, ils seront immédiatement embauchés ailleurs.

Par exemple, tout le monde s'est inquiété du sort de Ken Hitchcock, entraîneur des Blues de St. Louis, au premier tour des séries éliminatoires. Au cours des 20 dernières années, ce vieux bougre a pourtant dirigé quatre formations sans jamais rater un chèque de paie. Congédiez-le et il réapparaît aussitôt quelque part.

Barry Trotz (Washington) travaille sans interruption dans la LNH depuis 17 ans. Mike Babcock (Toronto) a dirigé trois équipes au cours des 14 dernières années et il a encore 7 ans de contrat devant lui. Claude Julien (Boston) est en poste depuis 13 ans dans la LNH, et dès la minute où les Bruins jugeront qu'ils en ont assez, Julien sera courtisé par plusieurs autres organisations. Peter Laviolette (Nashville) dirige dans la LNH depuis 14 ans (4 équipes) et Lindy Ruff (Dallas) est en selle depuis 18 ans (2 équipes).

Tous les entraîneurs finissent par être congédiés. Ceux qui ne parviennent pas à trouver un nouvel emploi dans la LNH sur-le-champ purgent souvent de très courts purgatoires avant de réintégrer le grand cirque.

Paul Maurice (Winnipeg) a été aux commandes d'équipes de la LNH dans 16 des 18 dernières saisons. Durant ses deux années d'absence, il a dirigé une saison dans la Ligue américaine et il a vécu une expérience culturelle unique en Russie dans la KHL.

Malgré ses frasques, John Tortorella a été embauché par 5 équipes au cours des 16 dernières années. Durant cette période, il n'a été écarté de la compétition que pendant un an, et il a été payé durant sa saison sabbatique parce que son contrat avec les Canucks de Vancouver était toujours valide.

Michel Therrien? Il a tout de même passé 11 des 16 dernières saisons dans la LNH. Après son passage à Pittsburgh, son purgatoire de trois ans a été un peu plus long. Mais après les succès qu'il a connus à Montréal, nul doute qu'il trouvera du boulot ailleurs le jour où Marc Bergevin décidera de procéder à un changement derrière le banc.

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Mardi, dans les médias, beaucoup de gens déploraient le sort injuste réservé à Bob Hartley par le président des Flames, Brian Burke.

Hartley vient tout de même de passer 14 des 18 dernières saisons dans la LNH. Durant son hiatus de quelques années, il s'est amusé à la radio et a remporté un championnat en Suisse. En plus, comme il vient de remporter un Jack-Adams et qu'il s'est solidement replacé les pieds dans le cercle restreint des contremaîtres de la LNH, il retournera derrière le banc et poursuivra sa carrière dans la LNH pendant encore plusieurs années.

Bob Hartley a été congédié mardi, mais comme pour tous les autres membres de sa fraternité, ce n'est qu'une étape normale de sa longue et brillante carrière. Beaucoup de joueurs ont enfilé les patins depuis ses débuts au Colorado en 1998. Et Hartley sera encore derrière un banc de la LNH quand des centaines de joueurs actuels seront à la retraite.

Pour un joueur, une carrière dans la LNH ne dure en moyenne que 5,5 saisons selon des données compilées par le site The Roosevelts (RSVLTS.com). Le site Quanthockey.com souligne, par ailleurs, que plus de la moitié des joueurs qui atteignent la LNH ne franchissent pas la barre des 100 matchs.

Vues sous cet angle, la vie et la carrière des entraîneurs de la LNH ne sont peut-être pas aussi moches qu'on le croit.

D'autant plus que, depuis l'avènement du plafond salarial en 2005, les carrières des joueurs ont été raccourcies (les jeunes coûtent moins cher), tandis que l'espérance de longévité d'un entraîneur derrière le banc d'une équipe s'est accrue de près d'une demi-saison.

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