Une manifestation d'appui à Raif Badawi aura lieu ce midi à Montréal en écho à la décision d'Ottawa de vendre des blindés à l'Arabie saoudite. Selon une porte-parole d'Amnistie internationale, la mobilisation doit se poursuivre afin que les libéraux fassent pression sur Riyad et obtiennent la libération de M. Badawi, blogueur saoudien condamné à 10 ans de prison et dont la famille est établie à Sherbrooke.
La Confédération des syndicats nationaux (CSN) sera présente ce midi et presse le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, d'intervenir sans délai pour faire libérer Raif Badawi, emprisonné depuis le 17 juin 2012 dans une prison saoudienne. «Depuis son élection au Parlement, le premier ministre Trudeau s'est démarqué de son prédécesseur, a mentionné le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Il doit poursuivre sur cette voie en intervenant personnellement auprès du gouvernement d'Arabie Saoudite pour obtenir la libération inconditionnelle du blogueur victime de la répression.»
Selon la CSN, le Canada doit intervenir dans ce dossier. «Le Canada entretient des relations commerciales avec l'Arabie Saoudite, notamment avec les fameux contrats de vente d'armes. Nous demandons que le respect des droits de la personne l'emporte sur les intérêts commerciaux. Pour que les droits de la personne soient universellement respectés, il faut cesser de fermer les yeux sur l'inacceptable. Le gouvernement canadien doit maintenant consacrer plus d'énergie pour l'atteinte des droits fondamentaux et pour la libération de Raif Badawi. À ce titre, l'intervention personnelle de Justin Trudeau est essentielle pour lui permettre de retrouver sa famille, ici au Québec», martèle M. Lacharité.
En début de semaine, cinq sénateurs américains, républicains comme démocrates, veulent que le président Barack Obama demande la libération immédiate et sans condition de Raïf Badawi et de son avocat, Walee Abu al-Khair. Le président américain est présentement en Arabie saoudite.
Raif Badawi est condamné à 10 ans de prison et 1000 coups de fouet pour avoir publié du contenu qui va à l'encontre des valeurs du royaume saoudien sur son site Internet. Il avait reçu les 50 premiers coups de fouet, mais les séries ont successivement été annulées pour des raisons de santé. En juin prochain, il en sera à sa quatrième année derrière les barreaux.
VOIR AUSSI :