La saison des visites des politiciens français au Québec continue de plus belle. Cette fois-ci c'est au tour de Jean-Luc Mélenchon, député européen et candidat à la présidence de la France à l'élection qui aura lieu au printemps prochain.
Situé à l'extrême gauche de l'échiquier politique français, Jean-Luc Mélenchon arrive au Québec pour parler, entre autres, d'une francophonie politique qui devrait, selon lui, remplacer l'Europe qui a déçu.
Jeudi, le politicien s'est baladé dans les rues de Montréal accompagné de Gabriel Nadeau-Dubois, chroniqueur et ancien militant étudiant québécois.
Jean-Luc Mélenchon est bel et bien un vieux routier de la gauche française. Député européen, socialiste déçu, fondateur du Front de gauche, une coalition de partis politiques français, il a réussi à aller chercher plus de 11,1 % des voix à la dernière élection présidentielle de 2012. Il a terminé quatrième, derrière la candidate du Front national (FN).
Mélenchon est à nouveau candidat pour l'élection de l'an prochain. Les derniers sondages le donnent au coude à coude avec le président François Hollande.
Après Le Pen, Mélenchon
Mais que compte-t-il faire au Québec, où on vient à peine de fermer la porte derrière Marine Le Pen? « En tout cas, moi je viens apprendre plutôt que donner des leçons », dit-il, faisant allusion à la candidate du FN, accusée de faire la leçon au Canada, notamment en matière d'accueil des réfugiés.
Cette attitude de Jean-Luc Mélenchon lui a ouvert des portes au Québec. Les centrales syndicales, les ténors du Parti Québécois et Québec Solidaire ont tous tenus à le rencontrer.
Au programme des discussions : les accords de libre échange transatlantiques, l'environnement et la francophonie.
« La francophonie pourrait être un espace politique dans lequel chacune de nos nations tout d'un coup pourrait voir plus grand qu'elle », estime le candidat en entrevue à Radio-Canada.
« Ça existe davantage que de se retrouver avec des Lituaniens que nous ne connaissons pas, alors que les Québécois, c'est comme si nous avions été élevés au même biberon », ajoute-t-il.
Le candidat anti-système, comparé parfois à l'Américain Bernie Sanders, n'hésite pas à féliciter le premier ministre canadien Justin Trudeau pour plusieurs de ses politiques.
« Peut-être avez-vous des élites moins bornées que les nôtres, qui sont capables de se remettre en cause et voir qu'on est au XXIe siècle », conclut-il.
D'après un reportage d'Alexandra Szacka
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