Le gouvernement ontarien se dit prêt à appliquer la loi fédérale sur l'aide médicale à mourir, quand elle sera adoptée dans les prochains mois, même si plusieurs questions, notamment certaines en lien avec la religion, restent en suspens.
Selon la Procureure générale de l'Ontario, Madeleine Meilleur, le Collège des médecins a déjà émis ses recommendations aux practiciens.
Une procédure serait aussi déjà en place à travers les instances de la Cour supérieure de l'Ontario, puisque six personnes ont empruntés cette voie.
Un premier Ontarien a d'ailleurs mis fin à ses jours avec l'aide d'un médecin, moins de 24 heures après en avoir obtenu l'autorisation du tribunal.
Mais tout n'a pas été réglé.
Est-ce qu'on va obliger les institutions religieuses à offrir le service, est-ce que les médecins seront forcés de référer les patients?
Madeleine Meilleur, Procureure générale de l'Ontario
Le ministre de la Santé, Eric Hoskins, promet de répondre rapidement à ces questions. Il assure que des consultations sont en cours et que la discussion n'est pas terminée.
Selon lui, le défi le plus important reste de trouver l'équilibre entre le respect des valeurs de chacun et la volonté des patients.
Des médecins pourraient-ils quitter l'Ontario?
Alex Schadenberg, de la Coaltion pour la prévention de l'euthanasie, qui est contre l'aide médicale à mourir, est très craintif.
Selon lui, la loi actuelle va obliger des médecins qui s'opposent pour des raisons morales ou religieuses à l'aide médicale à mourir à participer à cette pratique.
Nous allons perdre des médecins.
Alex Schadenberg, Coaltion pour la prévention de l'euthanasie
Il craint même que des médecins quittent la province plutôt que d'être forcés d'agir contre leur conscience.
La chef néo-démocrate Andrea Horwath, qui reproche au gouvernement libéral d'avoir fait des compressions dans le domaine de la santé, espère que les patients très malades pourront aussi avoir accès à des soins palliatifs de qualité, si c'est ce qu'ils cherchent.
Les parlementaires à Ottawa ont jusqu'au 6 juin pour modifier le Code criminel afin de baliser l'aide médicale à mourir, grâce à un délai de quatre mois offert par la Cour suprême.
Avec les informations d'Alex Boissonneault