La Sûreté du Québec (SQ) a reconnu vendredi, en réaction au reportage d'Enquête diffusé jeudi sur les allégations d'abus par des policiers, qu'il faut aider les présumées victimes à porter plainte.
« À partir du moment où on a des allégations de cette nature, c'est clair qu'il y a un problème. Maintenant, ce qu'il faut définir, c'est l'ampleur du problème », a soutenu en entrevue avec Radio-Canada le responsable du service de communications avec les médias de la SQ, Guy Lapointe.
Et définir l'ampleur du problème, « ça commence par dire à ces femmes-là [que c'est] très important de ne pas craindre des représailles et de porter plainte », a-t-il poursuivi.
Dans le reportage d'Enquête, des femmes autochtones de Maniwaki, de Sept-Îles et de Schefferville racontent avoir été victimes de sévices de la part de policiers de la SQ. Certaines affirment cacher ce lourd secret depuis plus de 25 ans.
La « cure géographique », une pratique « inacceptable »
Le reportage fait également état d'une pratique qui serait répandue dans les communautés autochtones, la « cure géographique », ou le « starlight tour », comme elle est appelée dans l'Ouest canadien.
La pratique consiste, pour les policiers, à abandonner à des kilomètres de la ville des Autochones qu'ils ont trouvés ivres.
Guy Lapointe affirme n'avoir jamais entendu le terme « cure géographique », une pratique qu'il trouve néanmoins « inacceptable ».
« Je ne pense pas que c'est le terme qui est employé qui est important. Je pense que c'est le comportement et peu importe comment on l'appelle - on a parlé de starlight tours hier - c'est inacceptable ».
[La cure géographique], ce n'est pas un comportement qui est cautionné, ce n'est pas un comportement qui reflète les valeurs de la SQ.
Guy Lapointe
Invitation à porter plainte
Le reportage d'Enquête révélait également que des plaintes acheminées par Internet n'auraient jamais été traitées. Pour M. Lapointe, si ces faits s'avèrent, il s'agit d'un autre comportement « inacceptable ».
Il incite néanmoins les victimes à porter plainte, même si cela peut être « très difficile ». « Il faut savoir que ces femmes-là peuvent porter plainte à n'importe quel poste de police au Québec; SQ, sûreté municipale d'un corps de police autochtone », rappelle-t-il.
Si ces allégations sont fondées, la SQ assure que les mesures qui s'imposent seront prises.