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«Forever Gentlemen» au Centre Bell: le plaisir de chanter... et de plaire (PHOTOS)

«Forever Gentlemen»: le plaisir de chanter... et de plaire (PHOTOS)
Pamela Lajeunesse

Ils portent le smoking avec l’élégance des plus chics gentilshommes et entonnent des airs comme La mer, Cheek to Cheek, Fly me to the Moon et My Way. À l’heure où l’industrie du disque crie famine, ils ont déjà écoulé près de 80 000 exemplaires de l’album Forever Gentlemen en cinq mois, et se sont même permis un Centre Bell complètement rempli de 5000 personnes, vendredi, alors que leur tournée québécoise n’en est qu’à ses premiers mois. Les jeunes crooners Garou, Roch Voisine et Corneille ont décidément encore plusieurs kilomètres à parcourir à l’époque des années 50, dans les souliers noirs lustrés de leurs nouveaux personnages.

Le concept est très simple et séduit des deux côtés de l’Atlantique, preuve qu’il n’y a pas que chez nous que la nostalgie fait sonner les caisses. Avec d’autres artistes, Garou, Roch Voisine et Corneille ont d’abord offert 40 concerts de la tournée Forever Gentlemen en Suisse, en Belgique et en France, après y avoir proposé deux disques du même titre (vendus à 800 000 copies!), où ils revisitent le répertoire rétro du Rat Pack de jadis. Jaugeant la popularité de l’initiative, et forts de leur grande cote d’amour dans la Belle Province, les trois vedettes ont prolongé l’aventure ici en 2015. Et le reste appartiendra bientôt à l’histoire.

Les amoureux de musique alternative, d’univers psychédéliques ou éclatés, de relève fraîche et de sonorités actuelles, de même que les pourfendeurs du gentil kitsch, n’y prendraient pas leur pied, c’est certain, mais c’est fait avec tellement de cœur, de plaisir et sans prétention, qu’en un clin d’œil, un claquement de doigts et un battement de hanche, on se laisse prendre au jeu.

Forever Gentlemen au Centre Bell

Garou est sans contredit le plus charismatique du trio, mais les dames connectent tout autant avec «le beau Roch» et «le jeune Corneille», qui ne maîtrisent pas moins l’art complexe de la séduction. La complicité des trois bellâtres avec l’assistance, vendredi, était plus que palpable. «On n’aura pas besoin de parler avec notre petit accent français», s’est réjoui Garou, après l’introduction sur Ain’t that a Kick in the Head, pour exprimer leur satisfaction, à ses potes et lui, de revenir en sol québécois, entre deux sauts en Europe.

De loin, nos hommes avaient l’air tout petits dans l’immense amphithéâtre, malgré leur luxueux décor et leur big band de 11 musiciens, mais les voix et le charme ont rapidement happé les yeux et les oreilles présents.

Moments magiques

La soirée a donc été belle pour la majoritaire gent féminine qui s’extasiait dans les gradins, et parsemée de petits moments de magie : un numéro un brin burlesque mettant en vedette un Corneille en claquettes et un Garou qui lui tenait maladroitement un faux petit lampadaire, avec illusion de pluie tombante, sur Singing in the Rain. Un souvenir d’enfance de Roch Voisine avant It’s Impossible.

Les chanteurs qui descendent au parterre le temps de quelques pas de danse adorablement suaves au bras de spectatrices conquises, au son de la magnifique relecture de Sway, de Michael Bublé, de Roch Voisine, qui a généré la pâmoison et qui ressemblait beaucoup à l’originale. Un segment piano-bar, dans un enchaînement sans temps mort de That’s Life, That’s Amore et Everobody Loves Somebody. Un arrêt de Garou au piano et une tentative de Roch au… gazou. Garou qui reprend son succès Seul dans un enrobage jazzé, Corneille qui se risque sur la classique Hélène de Roch Voisine, et qui poursuit avec sa propre Parce qu’on vient de loin.

Une deuxième partie plus langoureuse (Les feuilles mortes, Strangers in the Night, Syracuse, Et maintenant, Fly me to the Moon, etc). Des jeux d’écrans et des projections sympathiques, dont une superbe tour Eiffel sous laquelle nos gentlemen donnaient l’impression d’être assis pendant Smile, suivies d’images noir et blanc à faire rêver de la Ville Lumière. Une foule enthousiaste qui s’unit avec ferveur sur le refrain de Formidable, où le timbre éraillé de Corneille est à son meilleur. Les Montréal, Montréal insérés à la ritournelle New York, New York.

Des compliments. «Cette musique-là, on l’a dans la peau, et vous autres aussi, on vous a dans la peau, on est contents d’être là», a susurré Garou. Et des taquineries, aussi. «Roch Voisine, il vieillit mieux que sa statue à Grévin», a badiné ce même Garou à l’endroit de son collègue. Corneille s’est payé à quelques reprises la tête de ses aînés en évoquant justement leur âge. «On ne pourra pas faire d’autres chansons, il est trop tard, Corneille doit aller se coucher», a plus tard riposté Roch Voisine, avant My Way (Comme d’habitude) au rappel.

Mais c’est de bonne guerre. On ne se paie pas tel voyage dans le temps sans observer quelques chocs de générations. Or, au final, nos trois gentlemen ne sont que trois grands gamins heureux de chanter et… de plaire. Évidemment.

Garou, Roch Voisine et Corneille avaient déjà présenté Forever Gentlemen à l’Étoile de Brossard et à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts avant les Fêtes. Dans les prochaines semaines, ils visiteront Gatineau, Québec et Sherbrooke, avant de revenir faire escale à Brossard et Montréal et ailleurs au Québec en 2017. Tous les détails sont au www.forevergentlemen.com.

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