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La fin annoncée de L'auberge du chien noir

«L'auberge du chien noir», c'est fini!
Radio-Canada.ca

L’Auberge du chien noir semblait faire partie des meubles à Radio-Canada depuis ses débuts, en janvier 2003. Ce sera donc la fin d’une époque, l’an prochain, lorsque le téléroman prendra définitivement fin, après 15 ans à l’antenne.

L’équipe de l’émission a en effet annoncé, lundi, que L’auberge du chien noir tirera officiellement sa révérence au printemps 2017. Il reste donc encore un an aux abonnés des intrigues de la famille Trudeau pour faire leur deuil de leurs personnages préférés et se trouver une nouvelle activité ou une nouvelle série à laquelle se raccrocher le lundi, de 20h à 21h, la case-horaire attitrée de L’auberge… depuis toujours.

Souvent cible de moqueries, L’auberge du chien noir a néanmoins failli battre un record à Radio-Canada, en termes de nombre d’épisodes. La sympathique histoire familiale imaginée par Sylvie Lussier et Pierre Poirier, rassemblant, entre autres, Vincent Graton, Josée Deschênes et Roger Léger, se sera étendue, à la fin de son parcours, sur 376 épisodes, se classant ainsi juste derrière Rue des pignons (414 épisodes) et les classiques Belles histoires des pays d’en haut, championnes avec 590 épisodes. Les cotes d’écoute de L’auberge du chien noir se sont toujours maintenues autour de 800 000 téléspectateurs, combattant ainsi à armes presque égales avec un rival de longue date, Yamaska, à TVA.

D’ailleurs, en octobre dernier, nombre de fidèles, mécontents d’être privés de leur Auberge… bien-aimée en raison des élections fédérales, avaient manifesté leur désarroi sur la page Facebook officielle du rendez-vous hebdomadaire.

L’auberge du chien noir est le second téléroman signé par Sylvie Lussier et Pierre Poirier à avoir tourné niche sur les ondes de Radio-Canada. Le couple avait auparavant pondu sept années de 4 et demi. Leur collaboration avec la chaîne aura donc duré 22 ans lorsque L’auberge du chien noir se conclura, et ce, sans compter que le duo avait aussi offert la série Les aventures tumultueuses de Jack Carter, en 2003, et piloté l’émission jeunesse Bêtes pas bêtes plus. Et qui sait s’il n’y aura pas d’autres projets communs dans le futur.

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Posted by L'auberge du chien noir on 14 mars 2016

Le syndicat réagit

Il n’y a pas que les comédiens et les auteurs qui soient déçus de la fin de l’aventure L’auberge du chien noir. Par voie de communiqué, lundi après-midi, le syndicat des communications de Radio-Canada (SCRC-CSN) a déploré publiquement cette décision de programmation, qui marque la fin des séries dramatiques produites à l’interne chez le diffuseur public.

Avec le choix récent de confier la production du nouveau talk-show estival de Pénélope McQuade, Les échangistes, à la maison de production d’Éric Salvail, Salvail & co, le syndicat avance qu’à la fin de la présente année, «il ne restera plus que l’émission Entrée principale produite à Radio-Canada». «Alors que le plan du président directeur général, Hubert T.Lacroix, vise la fin de la production interne en 2020, à l’exception des nouvelles et des affaires publiques», a-t-on également noté.

«L’auberge du chien noir disparaîtra de nos écrans à la fin de l’année. Pourtant, cette émission qui entame sa 15e année jouit encore d’une bonne popularité ; entre 850 000 et 1 000 000 téléspectateurs. De plus, l’année sera amputée de six émissions, on en produira 20 plutôt que 26. Pour les artisans de Radio-Canada, ce sont quelque cinquante postes qui sont touchés. Une situation d’autant plus désolante que la direction ne fait aucun effort pour trouver de nouveaux projets afin de maintenir Radio-Canada en tant que producteur de qualité», a martelé Johanne Hémond, présidente du SCRC.

«Ainsi, la compétence reconnue et le savoir-faire de nos artisans sont sacrifiés au profit d’on ne sait quel objectif, a poursuivi Johanne Hémond. Cette nouvelle survient après l’annonce, il y a quelques jours, de la volonté de Radio-Canada de vendre la Maison de Radio-Canada à Montréal. Il y a là une volonté claire de réduire Radio-Canada à sa plus simple expression. La direction poursuit son plan, alors que le budget du gouvernement fédéral n’est pas encore déposé. N’est-il pas temps que le gouvernement fédéral intervienne pour lancer un message clair sur l’avenir de notre seul diffuseur et producteur public national?»

Du côté des décideurs, le vice-président principal des services français de Radio-Canada, Louis Lalande, a refusé, lundi, de spécifier si ce nouveau tournant entraînera des pertes d’emplois.

«Il est encore trop tôt pour en évaluer les répercussions réelles sur nos ressources humaines, a indiqué Louis Lalande. Il est certain par contre que les processus existants et prévus aux conventions collectives seront respectés, comme toujours.»

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