OTTAWA – Le premier ministre Justin Trudeau se dit confiant d’en arriver à une entente sur le bois d’œuvre entre le Canada et les États-Unis, mais les partis d’opposition à Ottawa n’en sont pas convaincus.
Trudeau a tenu à rassurer la presse lors d’une conférence de presse conjointe avec le président américain Barack Obama à Washington D.C., jeudi. Les deux hommes ont annoncé leurs engagements pour réduire les gaz à effet de serre et à ouvrir les frontières entre les deux pays, entre autres.
L’accord sur le bois d’œuvre, conclu par le gouvernement Harper en 2006, est venu à échéance l’an dernier. Depuis, des dizaines de milliers d’emplois ont été perdus au Québec et au Canada.
« Bien sûr qu’on en a parlé, a déclaré Trudeau. On continue d’y travailler et je suis confiant qu’on est dans la bonne voie pour résoudre ce conflit dans les prochaines semaines et les prochains mois. »
Le président Obama a pour sa part reconnu que ce dossier est un « irritant bilatéral de longue date », mais qu’il serait bientôt réglé.
Une entente pour en arriver à une entente
Le secrétaire parlementaire du Commerce international, David Lametti, a annoncé en grande pompe, jeudi, que les chefs d’État ont « souligné leur intérêt à l’égard d’une entente à long terme » concernant le bois d’œuvre.
« Nous sommes heureux que le premier ministre passe du bon temps à Washington, mais il y a des choses pour lesquelles il devrait se battre, dont les emplois des Canadiens », a rétorqué Peter Julian, leader parlementaire du NPD.
Ce dernier ne pense pas que les libéraux comprennent la complexité et l’importance du dossier, alors que des milliers d’emplois sont en jeu.
« Je n’ai pas l’impression que le gouvernement prend ça au sérieux et qu’il pousse ce dossier-là. Quand il y a des résultats, on le voit. Mais on n’a rien vu là », a-t-il dit en entrevue avec le HuffPost.
Tony Clement, porte-parole conservateur des Affaires étrangères, estime quant à lui que d’avoir « une entente pour en arriver à une entente » ne mène pas bien loin.
« Alors, est-ce qu'on est satisfaits? Il y aura peut-être une entente différente qui sera néfaste pour les producteurs de bois d'œuvre, alors non, ce n’est pas rassurant », a dit Rhéal Fortin, chef du Bloc québécois.
Le temps presse
Dans une entrevue accordée à La Presse, le ministre des Affaires étrangères Stéphane Dion a demandé à ce que l’administration Obama délaisse les quotas et les taxes et adopte un régime de libre-échange pour le bois-d’œuvre canadien.
Mais les ministres impliqués tant du côté du gouvernement Trudeau que de l’administration Obama doivent se pencher de façon « intensive » sur le dossier et soumettre un rapport dans les 100 prochains jours.
L’accord sur le bois d’œuvre est venu à échéance en octobre 2015. Les deux pays disposent d’un an pour en arriver à une entente pour éviter une nouvelle guerre commerciale.
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