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Carbone: la ministre Catherine McKenna suggère qu'Ottawa imposera un prix pancanadien

Carbone: la ministre McKenna suggère qu'Ottawa imposera un prix pancanadien
Fred Chartrand/CP

VANCOUVER _ Le gouvernement fédéral envisage sérieusement d'imposer un prix pancanadien sur le carbone, a laissé entendre mercredi la ministre de l'Environnement du Canada, Catherine McKenna.

À la veille de la rencontre des premiers ministres sur les changements climatiques, elle a plaidé en entrevue avec La Presse Canadienne qu'"on doit avoir un prix sur le carbone qui est dans le pays entier".

La ministre McKenna se dit consciente que la proposition ne fait pas l'unanimité, mais elle estime que l'inaction du précédent gouvernement conservateur a placé le Canada dans une situation intenable.

La décision finale sur l'imposition d'un prix pancanadien ne sera toutefois pas prise avant que l'un des quatre groupes de travail qui seront créés dans la foulée de la rencontre de jeudi _ celui sur le prix du carbone _ ne termine ses consultations, dans six mois, a plus tard précisé l'entourage de Mme McKenna.

Le plan se heurterait vraisemblablement à la résistance des deux provinces les plus populeuses du pays: le Québec et l'Ontario, qui ont déjà leur propre marché du carbone.

Le premier ministre québécois, Philippe Couillard, a soutenu en matinée que cela serait "une très mauvaise idée", et son homologue ontarienne, Kathleen Wynne, a abondé dans le même sens.

"Ce pays s'est bâti et fonctionne par consensus et équilibre des différentes régions. Ce n'est pas un mystère, on est opposés à la notion d'un prix national sur le carbone, parce que les façons de faire varient tellement qu'il faut laisser ces différentes initiatives aller de l'avant", a soutenu M. Couillard.

À l'issue de la rencontre du Conseil de la fédération, celui qui présidait la réunion hivernale, le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Dwight Ball, reconnaissait à mots couverts qu'il n'y avait pas de consensus autour de la table.

Lui-même semble réfractaire à l'idée, mais il a refusé de clarifier sa position malgré l'insistance des journalistes.

"Tout ce que je peux dire en ce moment, c'est qu'avant de fixer un prix pancanadien sur le carbone, il y a tellement d'autres options que nous devons explorer pour atteindre le même objectif, et faire cela sans nuire à l'économie", a offert M. Ball.

À ces réticences s'ajoute celle de leur homologue de la Saskatchewan, Brad Wall, qui refuse catégoriquement de signer une entente qui comprendrait une taxe sur le carbone.

Lorsqu'on lui a demandé en point de presse, mercredi, si son gouvernement avait l'intention de forcer la main des provinces récalcitrantes à l'imposition d'un prix pancanadien sur le carbone, le premier ministre Justin Trudeau est demeuré vague.

Il a cependant fait valoir qu'en décembre dernier, à la conférence sur le climat de Paris, "toutes les provinces ont pris l'engagement de faire partie de la solution".

"Et je sais que les Canadiens sont unis dans leur désir de voir de l'action concrète et positive en matière d'environnement et d'énergie propre", a ajouté M. Trudeau.

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