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Bernard Labadie et Bach: Des retrouvailles réussies (PHOTOS)

Bernard Labadie et Bach: Des retrouvailles réussies (PHOTOS)
Kim Chabot

Standing ovation pour le second concert du chef d’orchestre Bernard Labadie avec les Violons du Roy après une longue maladie. Le maestro avait monté tout un programme de transcriptions de son cru pour son Retour sur Bach, jeudi dernier au Palais Montcalm.

« Je vous préviens : ce soir, c’est une grosse portion de protéines que vous allez avoir, lance un Bernard Labadie tout sourire à l’assistance. Il y a dans ce programme des œuvres parmi les plus denses et les plus complexes de Jean Sébastien Bach. »

Parmi ces « protéines » se trouvent quelques-uns de ses arrangements des Variations Goldberg de même qu’une transcription inédite de la Passacaille et fugue en do mineur. Un « coup de cœur absolu » dont les musiciens, à force de répétition, ont eu dans la tête toute la semaine, lance le chef d’orchestre avec un sourire en coin lors d’un entretien pré-concert.

La Passacaille, qu’on pourrait définir comme une série de variations, traînait longtemps dans les cartons du chef d’orchestre originaire de Québec. C’est d’ailleurs le déclencheur du programme de ce Retour sur Bach, sur lequel il a travaillé pendant sa convalescence.

« C’est le seul arrangement sur lequel j’ai travaillé pendant ma maladie, avant la greffe. C’est le seul qui m’a accompagné dans ce processus très difficile. Pour moi, c’était presqu’une façon de rester accroché à une vie parce que j’entendais déjà l’avance le son de notre alto solo, de notre deuxième violoncelle, etc. »

Bernard Labadie au Palais Montcalm - 25 février 2016

Arranger Bach

Ce n’est un secret pour personne : le chef d’orchestre aime Bach. Adore Bach. « Si je suis devenu musicien, c’est à cause du choc de la découverte de la musique de Bach qui m’a consumé dès l’âge de 10 ou 11 ans, se souvient-il. Bach a été là dans toutes les phases de ma vie de musicien. Il était là dans ma phase de mauvais flûtiste, dans ma phase de très mauvais chanteur et ensuite dans ma phase de chef d’orchestre. »

Bernard Labadie a effectivement beaucoup travaillé sur l’œuvre du compositeur depuis qu’il manie la baguette de maestro. Dans les années 1990, le fondateur des Violons du Roy signe d’ailleurs son propre arrangement des célèbres Variations Goldberg, « non pas en essayant d’être absolument fidèle à l’œuvre, mais plutôt en les réutilisant de sorte à ce qu’elle aurait pu être composée au XVIIIe siècle », se souvient-il.

Et il n’est pas le seul à revisiter des œuvres de la sorte : la transcription était chose courante du temps de Jean Sébastien Bach. « Ce n’était pas du tout considéré comme une pratique déloyale ou comme du plagiat. Tous les grands compositeurs étaient aussi des arrangeurs et des transcripteurs. Ils commençaient par transcrire, recycler leurs propres œuvres », commente celui qui a également dirigé plusieurs orchestres symphoniques nord-américains.

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