Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le déficit de l'Alberta pourrait dépasser les 10 milliards

Le déficit de l'Alberta pourrait dépasser les 10 milliards
Radio-Canada.ca

L'Alberta, province jadis prospère qui enregistrait des surplus budgétaires, prévoit un recul de l'emploi en 2016 et met en garde que le déficit pour l'année prochaine pourrait dépasser les 10 milliards de dollars.

Un texte de Geneviève Normand

Dans sa mise à jour économique du troisième trimestre présentée mercredi, le gouvernement néo-démocrate de Rachel Notley estime que le manque à gagner pour l'année 2015-2016 en cours sera de 6,3 milliards de dollars, au lieu des 6,1 prévus dans le dernier budget.

Le ministre des Finances Joe Ceci prévient toutefois que ce déficit pourrait gonfler l'an prochain, à 10,4 milliards de dollars.

« Notre déficit pour [l'année fiscale 2016-2017] pourrait être de cinq milliards plus élevé que ce que nous avions présenté dans le budget d'octobre », a affirmé Joe Ceci en conférence de presse. Le déficit prévu dans ce budget était de 5,4 milliards de dollars.

La province affirme que les mauvaises perspectives économiques s'expliquent par la chute continue des prix du pétrole, qui ont atteint au début de l'année 2016 un prix jamais enregistré en plus de 10 ans. Depuis l'automne dernier, le prix du baril de pétrole nord-américain (WTI) a baissé de 30 % pour atteindre un prix inférieur à 30 $US.

« Le déclin des prix du pétrole n'a jamais été aussi vertigineux, aussi important. [...] Les prévisions d'un redressement rapide n'étaient pas fondées. Nous devons relever le défi de toute une génération. »

— Joe Ceci, ministre albertain des Finances

Des revenus moins grands que prévu...

« La forte baisse des prix du pétrole signifie que le ralentissement économique en Alberta sera plus prononcé et plus long que ce qui avait été anticipé dans le budget 2015-2016 », peut-on lire dans le mise à jour budgétaire.

Avec des prix de l'énergie à ce niveau, l'Alberta ne peut garnir ses coffres comme elle en a déjà eu l'habitude. Les revenus provinciaux sont maintenant estimés à 43,1 milliards de dollars, soit une diminution de 660 millions de dollars par rapport aux prévisions budgétaires.

Le marché de l'emploi moribond fait mal à l'Alberta : le ministre des Finances Joe Ceci doit composer avec 762 millions de dollars de moins en impôts des particuliers, notamment en raison des dizaines de milliers d'emplois qui ont été supprimés dans les secteurs pétrolier et gazier.

Sans grande surprise, les revenus liés aux ressources non renouvelables sont également en déclin. Les prévisions des redevances du bitume ont diminué de plus de 400 millions de dollars.

... et des dépenses revues à la baisse

La province ajuste le tir également sur le plan des dépenses. Bien que les dépenses courantes du gouvernement augmentent légèrement, l'Alberta prévoit maintenant dépenser 49,4 milliards de dollars, soit une diminution de 463 millions par rapport aux prévisions budgétaires d'octobre.

Le fonds d'assistance en cas d'urgence, qui inclut une enveloppe budgétaire pour le soutien aux victimes des inondations de juin 2013, ainsi que les subventions à l'investissement sont revus à la baisse.

En ce qui concerne les dépenses en infrastructures, le gouvernement a modifié ses prévisions et retire près d'un milliard de dollars en projets variés, concernant entre autres les écoles, les établissements de santé, les autoroutes et les initiatives de capture et stockage du carbone.

7 chiffres à retenir de cette mise à jour économique :

6,3 | déficit anticipé pour l'année 2015-2016 (en milliards de dollars)

43,1 | revenus anticipés pour l'année 2015-2016 (en milliards de dollars)

49,4 | dépenses prévues pour l'année 2015-2016 (en milliards de dollars)

45 | prix anticipé du baril de pétrole (en dollars américains)

3,9 | montant dans le fonds de prévoyance au 31 mars 2016 (en milliards de dollars)

7,4 | taux de chômage moyen anticipé en 2016 (en pourcentage)

1,1 | diminution du PIB en 2016 (en pourcentage)

Le prix du pétrole, le nerf de la guerre

En date d'aujourd'hui, le baril de pétrole nord-américain oscille autour de 32 $US sur les marchés. Ce même baril de pétrole, au milieu de l'année 2014, valait au-delà de 100 $US.

Plusieurs facteurs expliquent cet effondrement; la raison la plus simple pour résumer le phénomène est la surproduction mondiale. Les pays membres de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP) refusent de diminuer leur production de pétrole et les États-Unis en extraient de plus en plus. Résultat : une offre plus élevée que la demande, ce qui fait baisser les prix.

La valeur des cours pétroliers ne devrait pas remonter de sitôt puisque, pas plus tard qu'hier, le ministre saoudien du Pétrole a réitéré son intention de maintenir le cap sur la production lors d'une grande conférence internationale sur l'énergie tenue à Houston au Texas.

« L'Alberta fait face à un déficit budgétaire important alors que les prix du pétrole continuent de baisser, frappant durement les revenus du gouvernement »

— communiqué de presse de la mise à jour économique

Appui fédéral à l'Alberta

Ces données économiques du troisième trimestre tiennent compte de l'enveloppe budgétaire de 251,4 millions de dollars que le gouvernement fédéral versera à l'Alberta. Il s'agit du paiement de stabilisation fiscale que le ministre des Finances Bill Morneau a confirmé mardi à Ottawa.

Les 700 milliards de dollars que Justin Trudeau a promis en infrastructures en Alberta ne sont toutefois pas inclus dans ces perspectives économiques. Ce montant d'argent sera ajouté aux calculs pour le budget 2016-2017, qui sera présenté au début avril.

Prolongement du North East — Access Pipeline

Comprendre les projets de pipelines

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.