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Le déficit fédéral du gouvernement Trudeau devrait atteindre 18,4 milliards $ (VIDÉO)

Le déficit fédéral du gouvernement Trudeau devrait atteindre 18,4 milliards $

Le prochain budget fédéral sera publié le 22 mars. Mais à un mois jour pour jour du budget, le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, prévient que les prochains déficits seront plus importants que prévu.

Un texte de Madeleine Blais-Morin

Fait plutôt inusité, le ministre Morneau présente une mise à jour du contexte fiscal et économique à quelques semaines du budget. Alors que des sources au sein du gouvernement affirment qu'il le fait par souci de transparence, cela lui permet du même coup de préparer le terrain, de prévenir les Canadiens que les prochains déficits seront plus élevés que prévu.

Avant même de prendre en compte les nouveaux investissements qui seront annoncés dans le budget pour stimuler la croissance économique, le ministère des Finances indique que le déficit s'établit déjà à 2,3 milliards de dollars pour 2015-2016 et qu'il atteindra 18,4 milliards de dollars l'année suivante, soit environ cinq fois le montant de 3,9 milliards $ qui figurait dans la mise à jour économique présentée il y a environ trois mois.

Ottawa s'attend également à un déficit de 15,5 milliards $ pour l'exercice 2017-2018, par rapport aux 2,4 milliards $ prévus l'automne dernier.

En campagne électorale, les libéraux avaient promis de plafonner leurs trois prochains déficits à 10 milliards de dollars par année, mais ils ont depuis révisé leur engagement.

Les prévisions dévoilées ce matin incluent les dépenses déjà engagées par le gouvernement comme les baisses d'impôt pour la classe moyenne, le vaste programme d'accueil pour les réfugiés syriens, la stratégie pour lutter contre le Groupe armé État islamique en Irak et en Syrie, la bonification du programme d'emplois d'été pour les jeunes et le paiement de stabilisation de 300 millions de dollars pour l'Alberta.

C'est ainsi qu'avant même le dépôt du budget, le gouvernement a dépensé 800 millions de dollars depuis son élection et engagé 2,3 milliards de dollars pour l'an prochain.

Un contexte économique assombri

Depuis la dernière mise à jour économique de l'automne, les perspectives de croissance se sont assombries. Le ministre des Finances a rencontré des économistes du secteur privé le 12 février dernier.

La moyenne de leur prévision indique que la faiblesse économique mondiale et le choc des prix du pétrole devraient continuer de peser sur l'économie. Les économistes s'attendent à une croissance de 1,4 % en 2016, en baisse par rapport au 2 % prévus en novembre dernier.

Dans son discours, le ministre des Finances, Bill Morneau, prend soin de dissocier son gouvernant de ce portrait négatif.

« Après 10 ans de faible croissance, de solutions temporaires et d'inaction du gouvernement précédant, l'économie canadienne était tout simplement trop vulnérable lorsque nous avons été confrontés à la combinaison d'une chute des prix du pétrole et d'une incertitude économique à l'échelle mondiale. »

Par ailleurs, le gouvernement réitère son engagement d'investir pour relancer l'économie et venir en aide à la classe moyenne.

Son plan reposera, entre autres, sur l'allocation canadienne pour enfants et des investissements en infrastructure. Le gouvernement profite de cette mise à jour pour avertir que le prochain budget ne sera qu'une première étape vers une transformation de l'économie canadienne qui prendra plusieurs années.