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Les cours de conduite hivernale devraient-ils être obligatoires au Québec?

Les cours de conduite hivernale devraient-ils être obligatoires?

Vous êtes volant de votre voiture. C'est l'hiver. La chaussée est glissante. Et soudainement, vous avez ce sentiment de catastrophe imminente. Vous sentez que vous perdez le contrôle. En une fraction de seconde, l'instinct prend le dessus et vous posez un geste pour vous en sortir. Mais est-ce le bon?

Un texte de Marie-Pier Bouchard

Le coureur automobile Jean-Sébastien Sauriol est convaincu que plusieurs accidents pourraient être évités si les cours de conduite hivernale étaient obligatoires pour obtenir un permis de conduire au Québec.

Il a visité plusieurs pays qui ont adopté des politiques en ce sens et ne comprend pas que ce ne soit pas le cas chez nous, au Québec.

« Il y a des pays scandinaves et au Japon, même certains pays européens où c'est le cas, on doit avoir une formation. Ici on n'en a pas. On vit dans un climat hivernal presque 6 mois par année », explique-t-il.

Les voyages et les expériences vécues aux quatre coins du monde comme coureur automobile l'ont inspiré. Pour un deuxième hiver consécutif, il offre des cours de conduite hivernale sur un lac gelé de la Mauricie, près de Saint-Alexis-des-Monts.

Le pilote dit s'inspirer des pays scandinaves où ce genre de formation sur des lacs gelés est monnaie courante.

« Un jour, si vous suivez un cours de conduite préventive, ça va vous sauver d'un accident, ça, c'est certain. »

— Jean-Sébastien Sauriol, président de Ice Driving Canada

Des études contradictoires

Mais les études se contredisent à ce sujet. Dans son ouvrage Route et déroutes, pour un meilleur bilan routier au Québec, le spécialiste en la matière, Jean-Marie De Koninck, cite une étude selon laquelle un conducteur qui suit un cours de perfectionnement obtiendra en moyenne une amélioration de l'ordre de 5 %. Mais en contrepartie, son niveau de confiance augmentera sa prise de risque de 30 %.

En ce sens, un membre du Réseau de recherche en sécurité routière, Martin Lavallière, explique que le conducteur qui suit une formation ne profiterait pas des avantages qu'elle pourrait lui procurer. « Ils augmenteraient leur vitesse ou ils conduisent un peu trop rapidement dans une courbe puisqu'ils ont suivi un cours de conduite hivernale », précise-t-il.

« Ils pensent qu'ils pourront rattraper le véhicule. »

— Martin Lavallière, membre du Réseau de recherche en sécurité routière.

En pleine campagne de sensibilisation, la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) abonde dans le même sens.

Le porte-parole de l'organisation précise que la décision de suivre ou non un cours de conduite hivernale appartient à chaque automobiliste, mais il met en garde les gens qui pourraient être intéressés à ce type de formation, qui est aussi offerte dans d'autres écoles de conduite.

« Il ne faudrait pas que parce qu'on suit ce genre de formation, qu'on arrive sur la route et qu'on baisse la garde. »

— Mario Vaillancourt, porte-parole de la SAAQ.

Mais il y a tout de même une chose sur laquelle tout le monde s'entend. Les automobilistes doivent absolument adapter leur conduite aux conditions hivernales.

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