En Ontario, des ambulanciers, des policiers et des pompiers qui souffrent d'un trouble post-traumatique peinent à recevoir l'aide dont ils ont besoin. Nous avons rencontré un ambulancier qui lutte seul contre la maladie.
Un texte d'Élyse Allard
Marcel Martel a travaillé 22 ans comme ambulancier à North Bay. Depuis septembre, il est en arrêt de travail.
Ce qu'il a vu dans le cadre de ses fonctions le hante, ce qui l'a obligé à quitter momentanément son emploi.
Il souffre mentalement et physiquement, un cas typique du trouble de stress post-traumatique.
« J'ai eu beaucoup d'incidents traumatiques incluant des enfants qui sont décédés. À chaque fois que je passe par la même route, toutes les images me reviennent en tête. J'suis pas capable d'effacer ça. »
— Marcel Martel, ambulancier à l'Hôpital de North Bay
Seul contre la maladie
Il déplore le fait qu'il doive lutter presque seul contre la maladie.
Selon lui, il n'a reçu l'aide de son employeur qu'une seule fois en plus de 20 ans, une rencontre de groupe d'une heure seulement.
Il souhaite que le projet de loi 2 soit adopté rapidement par les députés ontariens. La loi reconnaît d'emblée que le trouble de stress post-traumatique chez les travailleurs d'urgences est lié au travail et leur permet de recevoir rapidement des soins payés.
« Il y a beaucoup de services qui ne sont pas gratuits, il faut que tu débourses de ta poche, c'est très dispendieux. Si ça passe, tout devrait être couvert. »
— Marcel Martel, ambulancier à l'Hôpital de North Bay
Stress financier
Le père de 4 enfants peine à joindre les deux bouts, tandis que son arrêt de travail se prolonge. À partir de ce mois-ci, il ne recevra que la moitié de son salaire.
C'est pourquoi son chef d'équipe a lancé une campagne de socio-fiancement pour lui venir en aide.
« J'ai lancé cette campagne parce que nos premiers répondants n'ont pas de couverture. Il faut sensibiliser les gens et faire pression sur le gouvernement. »
— Mark Beaulieu, chef d'équipe, ambulanciers de l'Hôpital de North Bay
Projet de loi déposé
La député néodémocrate, Cherri Dinovo, a déjà déposé un projet de loi à cet effet.
Elle déplore la lenteur du gouvernement dans ce dossier, alors que selon elle tous les partis s'entendent sur l'importance d'une telle loi en Ontario.
« On s'entend tous qu'il faut agir. La seule question, c'est quand on va le faire. »
— La député néodémocrate, Cherri Dinovo
Le projet de loi 2 doit passer en deuxième lecture en février, selon la députée néodémocrate Cheri Dinovo.
C'est la cinquième fois qu'un projet de loi semblable est présenté à Queen's Park explique la députée.
D'après les reportages d'Élyse Allard et de Sophie Houle-Drapeau.