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Le défi d'accueillir des réfugiés dans les communautés francophones du N.-B.

Le défi d'accueillir des réfugiés au N.-B.
Radio-Canada

Des communautés francophones du Nouveau-Brunswick, comme Caraquet, Edmundston et Dalhousie, ont manifesté leur désir d'accueillir des réfugiés syriens. Le gouvernement provincial compte encourager cette tendance malgré les défis que pose l'accueil de nouveaux arrivants dans une minorité linguistique.

Un texte de Marilyn Marceau

Le directeur général de l'Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques, Éric Forgues, croit que les communautés francophones de la province doivent être prêtes à déployer les efforts nécessaires pour réussi leur intégration.

«Il y a une fragilité souvent au niveau culturel, au niveau de la langue et il y a des pressions vers l'anglais.»

— Éric Forgues, directeur général de l'Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques

«Pour les communautés francophones qui veulent intégrer des nouveaux arrivants, dans leur communauté, il faut pouvoir vraiment offrir des services, un accompagnement, qui tiennent compte du fait que si rien n'est fait, il y a de bonnes chances que les nouveaux arrivants soient attirés vers la culture, la société anglophone», explique Éric Forgues.

La province a offert d'accueillir jusqu'à 1500 réfugiés syriens.

Les réfugiés arriveront d'abord à Moncton, Fredericton et Saint-Jean. Ils pourraient par la suite décider de déménager dans les autres villes prêtes à leur offrir un nouveau départ.

Lors d'une mêlée de presse à l'Assemblée législative, le 4 décembre dernier, la ministre de l'Éducation postsecondaire, de la Formation et du Travail, Francine Landry a précisé que: «On a comme objectif d'avoir au moins 30 % des réfugiés qui vont s'établir dans des régions francophones. On veut respecter la proportion de la population francophone du Nouveau-Brunswick et la proportion anglophone.»

Grossir les rangs des minorités

Les communautés francophones en milieu minoritaire misent habituellement sur les nouveaux arrivants francophones pour grossir les rangs de leur population.

Le fait que des communautés acadiennes souhaitent accueillir des réfugiés syriens, qui ne parlent pas nécessairement français, démontre que les mentalités ont changé, selon le sociologue Éric Forgues.

«Moi je pense qu'on se considère vraiment de plus en plus comme une communauté d'accueil, donc c'est sûr que les nouveaux arrivants francophones, naturellement, on peut plus facilement les intégrer, mais là on veut aller plus loin, on veut aussi contribuer dans une situation de crise», rapporte-t-il.

«C'est le signe qu'on se sent plus en confiance pour jouer un rôle au niveau du dossier de l'immigration.»

— Éric Forgues, directeur général de l'Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques

Éviter d'isoler les réfugiés

Le directeur général de l'Association multiculturelle du Grand Moncton, Jean-Pierre Alexandre, appuie l'idée d'intégrer des réfugiés syriens dans les communautés acadiennes, mais soulève le défi de ne pas les isoler.

«La difficulté, c'est de créer une communauté quand on a un groupe de réfugiés. Il faut une taille critique, en dessous d'une dizaine [de réfugiés] c'est vraiment sans doute difficile», précise M Alexandre.

La ministre Francine Landry, a d'ailleurs déjà déclaré que «s'ils sont intéressés à aller dans des plus petites communautés, on veut quand même qu'elles soient regroupées par des groupes de 10 familles, pour qu'elles gardent un sentiment d'appartenance.»

Jean-Pierre Alexandre ajoute qu'il est prêt à partager son expérience avec ses homologues.

«Il y a de très belles possibilités de vivre en région, donc nous autres on va apporter le support maximum à aider nos collègues, s'ils sont acceptés par le gouvernement fédéral, de transférer nos compétences et de les aider pour cet accueil», ajoute-t-il. Il est d'ailleurs déjà en contact avec des associations d'accueils d'immigrants d'autres régions.

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