Le duo de musique montréalais Le Matos a obtenu pas mal d’attention cette année grâce à la sortie du film post-apocalyptique québécois Turbo Kid, pour lequel il a fait la bande sonore originale. Dans la foulée, le groupe a réarrangé certains des 40 morceaux issus de cette épopée musicale afin de proposer de nouvelles pièces, Chronicles Of The Wasteland. Le tout est offert sur un album double à paraître ce vendredi 4 décembre. Rencontre.
Roadkill Superstar (acronyme RKSS), le collectif formé d’Anouk Whissell, François Simard et Yoann-Karl Whissell, laissait paraître un premier long métrage en 2015 après avoir réalisé une tonne de films courts. L’œuvre, au budget modeste, a connu un succès impressionnant. En plus d’être à l’affiche durant six semaines dans certaines salles québécoises, le film a été présenté dans plusieurs festivals respectés comme Sundance, South by Southwest (où il a remporté prix du public), et le Festival International de Cinéma Fantastique de Catalogne à Sitges, où la musique du film a remporté le premier prix de la meilleure bande originale, créée par La Matos.
« L’idée de faire une extension à la trame sonore du film est arrivée en cours de route, explique Jean-Nicolas Leupi dans un café montréalais. On a composé le score (lire bande sonore originale) dans l’espace d’un mois, en décembre 2014, et on s’est rendu compte que certains morceaux, d’une durée de 30 secondes parfois, nous laissaient sur notre appétit. On a donc décidé de sélectionner les morceaux les plus aptes à se retrouver sur le format Chronicles Of The Wasteland. »
Ainsi, la totalité des morceaux créés pour le film Turbo Kid se retrouve sur le second disque de l’album double. Les pièces qui avaient les thèmes considérés comme « les plus forts » se sont retrouvées sur une extension à l’album, que les deux gars de Le Matos ont baptisé Chronicles Of The Wasteland.
« Une bonne partie de ça a été motivée par le fait qu’on aime collectionner des musiques de film, vieilles ou nouvelles, spécialement celles des années 1980, renchérit Jean-Philippe Bernier, qui a également assuré la direction photo sur la production de Turbo Kid. D’ailleurs, le morceau The Good Plan, sur la bande originale, ressemble volontairement à la musique de l’émission (culte pour enfant) Les Cités d’or.
Sinon, des trucs qui font penser à la musique de Giorgio Moroder pour le film L’Histoire sans fin. Ou encore tout ce qui réfère au cinéma d’horreur italien (il mentionne le groupe Goblin). Plus près de nous, on aime aussi Hans Zimmer qui a fait la musique d’Intersteller. »
Une extension du monde de Turbo Kid
Bien entendu, le disque Chronicles Of The Wasteland a une forme plus traditionnelle que celui de la bande sonore originale, parsemée d’extraits plus ou moins longs créés spécialement pour des scènes bien précises du film. Toutefois, les Chronicles Of The Wasteland sont composées de dix chansons d’une durée de quelques minutes chacune, excepté Intro (1m13s). Elles ont leur introduction, leur développement et leur dénouement.
« Tous les morceaux des Chronicles Of The Wasteland sont des extensions des pièces créées pour le film, à part The Kid, affirme Jean-Nicolas Leupi.
« On a changé des sonorités ou des longueurs, selon la pertinence, renchérit Jean-Philippe Bernier. […] Quand on a enregistré les morceaux pour la bande originale, on s’est aperçu qu’on avait certaines frustrations liées à la courte durée d’une track. On faisait un jam, puis on devait arrêter après 27 secondes, en raison d’une scène donnée du film. On s’est dit qu’une extension serait souhaitable. Les thèmes qu’on trouvait forts, on les a développés. »
Au sein de cette extension, on retrouve notamment la chanson No Tomorrow, sur laquelle Pawws a prêté sa voix. Celle-ci est certainement la plus conventionnelle et la plus pop de tout le matériel à paraître sur Chronicles Of The Wasteland.
Vangelis et les autres
Ce qu’il faut surtout retenir, c’est que cet album double est très généreux. Par ailleurs, il fait savoir que c’est un hommage aux bandes originales fantastiques de Vangelis, John Carpenter, Tangerine Dream ou Shuki Levy. Les morceaux, aux ambiances tantôt inquiétantes tantôt nostalgiques, sont tapissés de sons de synthétiseurs. Les drums machines aussi font leur effet. C’est dramatique et plus grand que nature. À vrai dire, ça frôle l’extravagance et l’enflure des musiques des années 1980. Le travail du duo, cela dit, reste de bon goût.
Çà et là, on sent que les amis qui forment Le Matos ont mis beaucoup d’effort à produire des mélodies chatoyantes et des beats accrocheurs. Certains morceaux (Wasteland, Like Faith Or Some Shit) sont parfois à la limite du dansant. D’autres évoquent les thèmes propres à la frénésie sci-fi (Highway 64) ou encore à la fin d’un monde que l’on connaît (Eyes Throat Genitals).
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Mentionnons que Le Matos était en spectacle dans le cadre de M pour Montréal, le 19 novembre. Le duo travaille actuellement au concept d’un spectacle qui devrait voir le jour quelque par à l’hiver 2016.
D’ici à ce que les gars montent sur les planches, on peut assister à une courte performance du duo au Centre Phi, le 9 décembre, à compter de 17h30. C’est lors de cette soirée que l’on soulignera le lancement officiel de l’album.
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Chronicles Of The Wasteland / Turbo Kid Original Motion Picture Soundtrack est disponible sur les plateformes numériques depuis le 20 novembre.
L’album physique, lui, est disponible dès le 4 décembre.
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Le Matos
Chronicles Of The Wasteland / Turbo Kid Original Motion Picture Soundtrack
Sous étiquette Fantôme Records (division de Simone Records)
Sortie le 4 décembre
