Alors que les négociateurs des 195 pays qui participent à la conférence sur le climat de Paris ont entrepris leurs discussions marathon visant à conclure une entente, la France a annoncé mardi qu'elle va investir plus de trois milliards d'euros d'ici 2020 pour aider l'Afrique à se doter de sources d'énergie renouvelables et à affronter les conséquences des changements climatiques.
C'est ce qu'a annoncé son président François Hollande lors du sommet « Défi climatique, solutions africaines », organisé dans le cadre de la conférence, et qui a réuni douze chefs d'État africains, des représentants de plusieurs gouvernement, et d'autres institutions internationales, dont la Banque mondiale et la Banque africaine de développement.
Deux milliards d'euros (2,8 milliards de dollars canadiens) sont destinés à des projets visant le développement de sources d'énergie solaire, éolienne, hydroélectrique ou géothermique, selon le potentiel de chaque pays. Il s'agit d'une hausse de 50 % des investissements prévus à cette fin.
« Une part très substantielle de notre effort bénéficiera à l'Afrique, et notamment à l'électrification du continent, sans même attendre 2020 », a déclaré le président Hollande.
En matière de lutte contre la désertification et d'adaptation aux changements climatiques, Paris triplera progressivement ses engagements bilatéraux jusqu'à ce qu'ils atteignent 1 milliard d'euros (1,4 milliard de dollars canadiens) en 2020.
À ce chapitre, les projets de la France sont déjà définis : l'argent sera consacré « prioritairement » à la préservation du fleuve Niger et du lac Tchad, menacé par la pollution liée à l'agriculture et aux hydrocarbures, et au développement de la Grande muraille verte au Sahel.
Ce projet de « muraille » vise à développer des zones les plus rapprochées possible sur cette région située au sud du Sahara, qui traverse l'Afrique d'est en ouest. Cela inclut non seulement des efforts de reboisement, mais aussi d'habitation et d'électrification.
L'objectif est de réhabiliter les sols pour qu'ils retrouvent une capacité de stockage de CO2, de lutter contre la désertification, d'enrayer l'exode des populations, et de produire de la nourriture.
Ces projets répondent aussi aux choix stratégiques de la France au Sahel, où elle est engagée dans la lutte contre le terrorisme.
« La France veut montrer l'exemple », montrer qu'elle n'est pas simplement « le soutien aux forces africaines qui doivent assurer la sécurité du continent », a expliqué le président Hollande. Elle « veut être pleinement engagée aux côtés du continent africain ».
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