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Un nombre grandissant de fonctionnaires quittent leur poste

Un nombre grandissant de fonctionnaires quittent leur poste

Le nombre de fonctionnaires québécois qui choisissent de partir à la retraite continue d'augmenter. Les changements que propose d'apporter le gouvernement du Québec au régime de retraite de ses employés pourraient expliquer, du moins en partie, cette hausse des départs.

Un texte de Jean-Philippe Robillard

Du début de l'année à la fin août, les départs à la retraite dans la fonction publique québécoise ont augmenté de 16,7 % par rapport à la même période l'an dernier, selon la Commission administrative des régimes de retraite et d'assurances (CARRA). Ce sont donc 2597 employés de plus que l'an dernier qui ont décidé de quitter l'appareil gouvernemental. Au total, 18 128 fonctionnaires sont partis. La CARRA n'est cependant pas en mesure de quantifier l'impact de la proposition gouvernementale sur le régime de retraite relativement à ces départs.

La présidente du Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), Lucie Martineau, n'est pas étonnée qu'un tel nombre de fonctionnaires décident de quitter leur poste. « Les gens calculent : est-ce que je suis mieux de partir avant que ces paramètres changent. Ça se pourrait même qu'il y ait une vague encore plus grande de départs parce que le gouvernement tient mordicus à modifier les paramètres de la retraite. »

En décembre dernier, le ministre du Conseil du Trésor, Martin Coiteaux, a annoncé que Québec souhaitait faire passer, à compter de 2017, l'âge de la retraite de 60 à 62 ans, changer la façon dont la rente est calculée en tenant compte du salaire moyen des huit dernières années plutôt que sur les cinq dernières, comme c'est le cas présentement. Il veut aussi augmenter la pénalité pour une retraite anticipée de 4 % à 7,2 % par année. Avec ces changements, le gouvernement du Québec dit vouloir assurer la pérennité du régime de retraite de ses employés.

Mme Martineau affirme avoir fait part des craintes des fonctionnaires et de l'impact que pourrait avoir une telle mesure sur l'appareil gouvernemental aux représentants gouvernementaux lors des négociations, sans véritables avancées: « Ils savent tout ça à la table centrale... et on n'a pas d'avancées encore. »

Autre signe de l'inquiétude des fonctionnaires, la CARRA note également une hausse de 4,6 % des demandes d'informations concernant les régimes de retraite depuis le début de l'année.

La présidente du SFPQ affirme que son organisation tente de dissuader les fonctionnaires qui veulent avancer leur départ à la retraite. « Nous, on dit attendez de voir... c'est une proposition patronale. On négocie. On dit aux gens de ne pas paniquer avec ça. »

Pourquoi partir plus tôt

Après avoir travaillé 30 ans à Revenu Québec, Claudette Breton a quitté son poste la semaine dernière. « C'est le ministre Coiteux qui m'a poussée à la retraite ».

À 61 ans, Mme Breton a quitté l'appareil gouvernemental plus rapidement que prévu, car elle a calculé que les changements que propose de faire le gouvernement au régime de retraite des employés de l'État seraient désavantageux pour elle. « J'ai fait des calculs et [...] si le gouvernement fait le calcul sur 8 ans plutôt que sur 5 ans, ça me donne 70 $ de moins par mois sur mon montant de retraite. J'ai décidé de prendre ma retraite à cause expressément de [cette] épée de Damoclès qui pend sur notre tête. »

Après 35 ans dans le réseau de la santé, Michelle Chrétien a elle aussi décidé de partir autant par crainte que l'on augmente l'âge de la retraite que de la pénalité pour un départ anticipé. « J'ai 56 ans. Je ne voulais pas prendre ma retraite tout de suite. J'aurais aimé continuer encore jusqu'à 60 ans, mais lorsque [le ministre] a annoncé ça, je me suis dit non, je vais prendre ma retraite avant janvier 2017. Après 35 ans, c'est décevant, très décevant. »

Débrayage des fonctionnaires

Des fonctionnaires québécois membres du Front commun vont débrayer le mardi 27 octobre dans les régions du Bas-Saint-Laurent, de la Capitale-Nationale, de Chaudière-Appalaches, de la Côte-Nord et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.

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