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Le FMI réduit ses perspectives de croissance pour le Canada à 1,0 % pour 2015

Le FMI réduit ses perspectives de croissance pour le Canada
A bill behind a colorful paper piggy bank
fotopoly via Getty Images
A bill behind a colorful paper piggy bank

Le Fonds monétaire international (FMI) a réduit ses prévisions de croissance pour l'économie canadienne à seulement 1,0 pour cent pour l'année 2015, en raison de la chute des prix du pétrole et de la diminution des investissements dans le secteur de l'énergie.

Les nouvelles perspectives, émises mardi, représentent une baisse par rapport aux attentes qu'avait le FMI en juillet vis-à-vis de l'économie canadienne. Il prévoyait alors une croissance de 1,5 pour cent. L'organisation a en outre révisé à la baisse ses perspectives pour l'économie canadienne l'an prochain et table maintenant sur une croissance de 1,7 pour cent pour 2016, comparativement à celle de 2,1 pour cent précédemment attendue.

Par ailleurs, le FMI a aussi révisé à la baisse sa prévision de croissance pour l'économie mondiale, qui ne devrait plus être que de 3,1 pour cent cette année _ son plus faible niveau depuis 2009. Sa prévision pour l'économie américaine a cependant été légèrement révisée à la hausse, à 2,6 pour cent, par rapport à 2,5 pour cent précédemment.

Le ralentissement du Canada, a noté le FMI, était largement attribuable à la réduction des dépenses en immobilisations dans le secteur pétrolier.

"Chez les exportateurs de matières premières, la baisse des prix des ressources naturelles pèse sur les perspectives avec la réduction du revenu disponible et de l'investissement lié aux matières premières", a expliqué le FMI.

"Ce dernier mécanisme a été ressenti de façon particulièrement dure au Canada, où la croissance ne devrait maintenant être que d'environ un pour cent en 2015, soit 1,2 point de pourcentage en deçà de ce qui avait été prévu en avril."

Déficit commercial accru

La révision à la baisse survient alors que Statistique Canada indiquait mardi que le déficit commercial du pays avec le reste du monde s'était accru à 2,5 milliards $ en août, les exportations ayant affiché leur recul le plus marqué depuis 2012 en raison de la forte chute des prix du pétrole. Les économistes s'attendaient plutôt à un déficit commercial de 1,2 milliard $ pour le mois d'août, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

L'agence fédérale a aussi révisé à la baisse sa lecture de la balance commerciale du mois de juillet et fait maintenant état d'un déficit commercial de 817 millions $, plutôt que d'un déficit de 593 millions $.

L'économiste Nick Exarhos, de la Banque CIBC, a noté que la faiblesse des prix de l'énergie et les dérangements temporaires aux habitudes commerciales avaient joué un rôle dans le contexte d'août.

"Il est clair qu'il faudra davantage de temps avant que la faiblesse du huard ait un plein effet de stimulation sur les volumes d'exportations canadiennes", a observé M. Exarhos.

Les exportations canadiennes ont diminué de 3,6 pour cent en août, par rapport au mois précédent, pour se chiffrer à 44 milliards $, tandis que les importations ont augmenté de 0,2 pour cent à 46,5 milliards $.

La valeur des exportations du secteur de l'énergie a reculé de 14,7 pour cent à 6,3 milliards $, en raison d'une chute de 20,9 pour cent de la valeur des exportations de pétrole brut et de pétrole brut bitumineux. Dans l'ensemble, la valeur des exportations de ce groupe a diminué de 16,4 pour cent, tandis que leurs volumes ont augmenté de 2,0 pour cent.

Cependant, les exportations de véhicules automobiles et de leurs pièces ont avancé de 3,1 pour cent à 7,8 milliards $, grâce à une augmentation de 4,5 pour cent des exportations d'automobiles et de camionnettes.

De l'autre côté de l'équation commerciale, les importations de biens de consommation ont progressé de 2,6 pour cent à 10,0 milliards $, tandis que celles de produits en métal et produits minéraux non métalliques ont gagné 6,0 pour cent à 3,9 milliards $.

Retour à la croissance au 3e trimestre

Aux yeux de l'économiste David Madani, de la firme Capital Economics, la récente vigueur des exportations fait en sorte que l'économie est toujours en voie d'atteindre un taux de croissance d'environ 2,5 pour cent, ce qui est supérieur aux prévisions de la Banque du Canada.

"Après avoir souffert d'une légère récession dans la première moitié de l'année, il semble que l'économie soit revenue à la croissance au troisième trimestre", a-t-il affirmé.

Cependant, M. Madani a aussi noté que les volumes d'importations étaient essentiellement inchangés.

"Cette faiblesse persistante dans les volumes d'importations témoigne d'une faible demande intérieure", a-t-il fait valoir.

L'économie canadienne a entamé l'année 2015 avec deux trimestres consécutifs de contraction, ce qui correspond à la définition technique d'une récession. Mais la plupart des économistes s'attendent à ce que le troisième trimestre de l'année témoigne d'une croissance de l'économie.

La prévision du FMI pour l'économie est légèrement plus pessimiste que celle de la Banque du Canada, qui mise sur une croissance de 1,1 pour cent cette année. Cependant, la banque centrale prédit que l'économie progressera de 2,3 pour cent l'an prochain, ce qui est supérieur à la prévision de 1,7 pour cent du FMI.

La banque centrale a réduit son taux d'intérêt directeur à deux reprises depuis le début de l'année, le ramenant à 0,5 pour cent, dans l'espoir que cela aide à parer l'impact du plongeon des cours du pétrole brut sur l'économie.

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