«Voiture américaine»: L'apocalypse nouveau genre (ENTREVUE)

Voiture américaine, c'est une pièce de théâtre que Catherine Léger a écrite il y a déjà longtemps. Il y a dix ans, pour être précis. Le texte, qui s'est vu décerner le Prix Gratien-Gélinas en 2006, en a fait du chemin depuis! Sympathique, l'auteure a accepté de nous parler de cette oeuvre qui est présentée sur la scène de la Licorne du 29 septembre au 17 octobre .

Dans Voiture américaine, on découvre huit personnages qui font face à la fin du monde. Ou plutôt, à la fin de leur monde. Devant l'éclatement de tous leurs repères, comment réagiront-ils? Qu'est-ce qui prendra réellement de l'importance? «Il fallait que chaque personnage ait son enjeu. J'ai essayé de parler de l'humain sous plusieurs facettes, d'un coup. Ça m'a aussi fait réfléchir à mon propre statut: est-ce que je serais capable de survivre dans une telle situation? On s'entend qu'un auteur, ce n'est pas ce qu'il y a de plus utile dans un moment de crise! (Rires)»

D'emblée, Léger avoue qu'elle n'oserait plus aborder les thèmes de la pièce aujourd'hui: «Quand on commence à écrire, on a plus de courage. Avec le recul, je trouve ça très large. J'essayais de parler de l'absolu de l'humain.» Un mandat titanesque, qu'elle parvient tout de même à effleurer avec finesse. «Malgré l'apocalypse, on est loin des zombies!» lance l'écrivaine en éclatant de rire.

Auteure/ Devin?

Quand on sait que Voiture américaine a été écrite il y a plus d'une décennie, on peut être impressionné par la clairvoyance de l'écrivaine. Tout d'abord, du côté de la technologie. Alors qu'il y a 10 ans, on pouvait très bien passer quelques minutes sans nos cellulaires, aujourd'hui, ce serait tout simplement impensable pour certains.

Pour les personnages de la pièce, ce sera le silence radio et ce sera loin d'être facile. «En relisant la pièce aujourd'hui, je me rends compte que les nouvelles catastrophiques sont de plus en plus dans notre quotidien. Avant, on avait l'air négatif en parlant de la fin du monde... et aujourd'hui, c'est le discours ambiant.»

Voiture américaine s'inscrit donc dans l'ère du temps et fait partie des incontournables du Huffington Post Québec cette année. Et si on demande à Léger pourquoi il faut aller voir sa pièce? «C'est à la fois dérangeant et lourd. C'est une pièce qui - humblement - tente d'aborder les sujets difficiles. Une pièce qui questionne, de manière ludique, l'humanité.»

Voiture américaine, jusqu'au 17 octobre à La Licorne.