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Les journaux canadiens et la télé locale pourraient disparaître d'ici 2025, affirme l'analyste Ken Goldstein

Les journaux du Canada pourraient disparaître d'ici 2025
CP

Il restera probablement «peu ou pas» de journaux imprimés au Canada en 2025, et les stations de télévision locales risquent également d’avoir disparu d’ici là, selon un rapport d’un important analyste des médias.

Dans une étude rendue publique le mois dernier, Ken Goldstein, fondateur de Communic@tions Management Inc., affirme que la double disparition des journaux et de la télé locale aura des implications «évidentes» en ce qui concerne la capacité des Canadiens à obtenir des nouvelles locales.

Fondée sur les tendances à long terme, l’étude prédit que seulement 5 à 10 % des ménages canadiens seront abonnés à un journal d’ici 2025, en baisse par rapport à quelque 20 % aujourd’hui et 50 % en 1995.

«Nous ne croyons pas qu’il existe un modèle d’affaires viable pour la plupart des quotidiens d’intérêt général lorsque le tirage payé descend en-dessous de 10 pour cent des ménages canadiens», affirme Goldstein, auteur du rapport, qui a déjà siégé aux conseils d’administration de Viacom Canada et du Festival de télévision de Banff, entre autres.

«Les quotidiens du Canada sont maintenant engagés dans une course de 10 ans contre la montre et la technologie afin d’établir un modèle d’affaires en ligne qui leur permettra de préserver leurs marques sans éditions imprimées.»

Goldstein prévient que sa prévision n’est valable que si les tendances actuelles se maintiennent.

Un avenir aussi sombre pour la télévision locale

L’analyste prédit un avenir tout aussi sombre aux stations de télévision locales, engagées, dit-il, dans un déclin à long terme. Les stations locales étaient les seules auxquelles avaient accès les téléspectateurs avant que les réseaux câblés et, plus récemment, les services de diffusion en continu comme Netflix n’aient commencé à gruger leurs revenus publicitaires, fait-il remarquer.

«Non seulement la part des revenus de la télévision attribuable à la télédiffusion a diminué de façon significative, les revenus publicitaires de la télévision sont maintenant soumis à la pression exercée par la publicité sur Internet», est-il écrit dans le document.

La télévision ne va évidemment pas disparaître, et «nous allons regarder encore pas mal de télévision, mais la structure de l’industrie de la télé va ressembler de moins en moins à la télédiffusion, et de plus de plus au commerce électronique de programmes», selon l’étude.

Tout cela va avoir des implications sur la façon dont les Canadiens vont recevoir leurs nouvelles locales. Le rapport estime que les journaux et les stations de télé locales sont ceux qui dépensent le plus en journalisme au Canada, et on peut se demander ce qui remplacera ces deux sources.

«Recevrons-nous nos nouvelles d’Apple, Google ou Facebook? Sans l’actuelle production journalistique, où Apple, Google et Facebook obtiendront-ils leurs nouvelles…?

«Certains pourraient faire valoir que cela importe peu, que quelque chose de neuf prendra automatiquement la place du journalisme traditionnel. Mais quelle genre de journalisme est-ce que ce sera?»

L’étude, faisant écho aux préoccupations de nombreux médias canadiens, soulève des questions quant à l’avenir du contenu canadien dans un environnement de médias en ligne où il est quasiment impossible de faire respecter des frontières nationales.

La réglementation actuelle en matière de contenu canadien oblige les radiodiffuseurs à présenter une certaine quantité d’émissions canadiennes. Dans un monde numérique, le contenu canadien dépendra de la capacité des consommateurs à le trouver parmi le reste, selon le rapport.

«En 2025, il sera encore plus important de pouvoir donner aux Canadiens les outils afin de produire et découvrir du contenu canadien», est-il écrit dans le rapport.

Cet article initialement publié sur le Huffington Post Canada a été traduit de l’anglais.

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