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Danse contre la violence: Guérir à travers la danse

Danse contre la violence: Guérir à travers la danse
Christine Bourgier

En six ans, Montréal Danse a su offrir aux femmes victimes de violences conjugales, un exutoire à leurs traumatismes. En collaboration avec l’Agora de la Danse et la maison d’hébergement pour femmes battues la Dauphinelle, Montréal Danse offre des cours qui mêlent danse et relaxation, pour des femmes violentées qui tentent d’oublier leurs blessures morales et physiques. Aujourd’hui, la compagnie de danse souhaite étendre le projet et y ajouter un volet enfant.

Né d’une démarche à la fois communautaire et culturelle, le projet Danse contre la violence, initialement débuté à New York il y a une quinzaine d’années, prend ses quartiers à Montréal en 2009. C’est lors d’une rencontre avec la danseuse et chorégraphe new-yorkaise Gina Gibney qu’Amélie Dionne-Charest, fille aînée de l’ancien premier ministre Jean Charest, découvre cette magnifique initiative et décide de la déplacer à Montréal.

Le projet Danse contre la violence s’est construit au fil du temps grâce à des interprètes passionnés de danse contemporaine et des professionnels des milieux communautaires. Pendant une heure, des femmes qui ont vécu des violences cherchent à se détendre entre deux exercices de danse soigneusement préparés et ajustés par trois danseuses professionnelles.

Construire des cours adaptés

En 2009, la compagnie de danse new-yorkaise Gina Gibney, initiatrice du projet, débarque à Montréal pour offrir une formation aux trois danseuses responsables des ateliers de danse « on a été formé par cette compagnie-là qui nous a expliqué comment ils construisaient leur classe, comment interagir avec ces femmes parce que ce sont des femmes qui ont été violenté verbalement et physiquement » explique Maryse Carrier, l’une des trois interprètes responsables des classes de danse. C’est essentiellement par l’amusement et la relaxation que les ateliers sont construits afin de permettre à ses femmes de sortir de l’enfer de la violence « c’est souvent par des jeux, des exercices de création. C’est aussi trouver des sons ou des images. Au début, ce sont des petits jeux, ou de la respiration » décrit Maryse Carrier.

Comme pour le projet initial, Danse contre la violence à Montréal s’est construit autour d’objectifs. Le premier objectif consiste en la redéfinition du corps comme un lieu sûr et rassurant « la première chose qu’on veut c’est que le corps laisse place au plaisir et ne soit plus en danger » relate Kathy Casey, directrice artistique de Montréal Danse. Le second objectif repose sur la réaffirmation de soi à travers la prise de décision « on travaille sur le fait de redonner à ses femmes la possibilité de faire des choix car lorsqu’une femme est victime de violence conjugale, elle perd la capacité de faire des choix» développe Kathy Casey. Enfin le troisième objectif à pour nature de retrouver une confiance envers les autres. Trois objectifs d’abord imaginé par la compagnie new-yorkaise auquel les protagonistes de Montréal y ont ajouté un quatrième qui se résume à concevoir un meilleur avenir en se projetant dans le futur « pour que la confiance gagnée contribue à plus long-terme à la reconstruction de leur vie » souligne t-elle.

Des dons pour des projets innovants

Ces classes très conviviales contribuent pour un temps, au bien-être et à la guérison de ces femmes « ces ateliers favorisent à regagner leur estime et la confiance en soi en usant de créativité et en vivant des moments de détente » affirme Erika Mitnyan, coordinatrice de l’hébergement à la Dauphinelle. Avec 40 ateliers par années, le projet a accueilli environ mille femmes.

Montréal danse, qui travaille en collaboration avec plusieurs partenaires dont l’Agora de la danse, a depuis un an incorporé le projet à l’intérieur de la compagnie ce qui en fait désormais un projet de la compagnie qui a décidé de s’étendre « cette année on va ajouter une troisième maison puisqu’on travaille déjà avec deux maisons d’hébergements. Notre objectif est d’élargir le nombre de femmes qui a accès par années à ces activités et pour faire ça ça prend des donations. On cherche des hommes et des femmes mais surtout des femmes qui vont être concernées par cette cause et qui vont nous aider à augmenter le nombre de maisons» annonce Kathy Casey.

D’autre part, Montréal Danse souhaite y intégrer des enfants dans un futur proche « on a un projet, un deuxième type d’atelier. Dans certaines maisons ils laissent rentrer les femmes avec leurs enfants, on réalise qu’il y a peut-être de quoi faire avec les enfants qui sont aussi dans une situation de violence » indique Kathy Casey. Le projet déjà très gratifiant à encore de beaux jours devant lui.

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