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Un syndicat de scientifiques déplore la fermeture d'un centre de recherche en Alberta

Une «bibliothèque scientifique» fédérale au dépotoir

L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada, qui représente quelque 15 000 scientifiques fédéraux, affirme que le Centre de recherche en Agriculture et en Agroalimentaire de Lethbridge, dans le sud de l'Alberta, a été fermé discrètement récemment.

« Alors que certains documents semblent avoir été envoyés dans des établissements du gouvernement à Ottawa lundi, la plupart du contenu de la bibliothèque a été soit jeté dans un dépotoir près du centre ou bien envoyé au recyclage », a indiqué le syndicat par voie de communiqué, vendredi.

Certains documents avaient été sauvegardés en version électronique, mais la grande majorité des documents que contenait la bibliothèque ne l'avaient pas été, affirme Peter Bleyer, conseiller spécial de l'Institut professionnel de la fonction publique du Canada.

Il reconnaît que la numérisation des documents peut être nécessaire et permet de réduire les coûts de conservation des documents physiques, mais il croit que les scientifiques concernés auraient dû être consultés. « La manière dont on a procédé pour faire ce changement n'a rien à voir avec une consultation ou avec un engagement des scientifiques pour décider des outils et des ressources dont on a besoin », estime Peter Bleyer.

Le gouvernement fédéral n'a pas, pour l'heure, souhaité répondre aux demandes d'entrevue à ce sujet de CBC/Radio-Canada.

Perte pour la science

Le centre de recherche en Agriculture et en Agroalimentaire de Lethbridge a été créé en 1906 et permettait à près d'une cinquantaine de scientifiques d'Agriculture Canada ainsi qu'à de nombreux techniciens et étudiants d'avoir accès à des documents spécialisés dans des domaines allant de l'élevage du boeuf aux insectes nuisibles en passant par les gaz à effet de serre.

Avec la fermeture du centre, il sera plus difficile pour les scientifiques d'avoir accès à la recherche pertinente dans leur domaine, estime le syndicat.

L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada dit qu'il s'agit de la 16e bibliothèque à disparaître en raison des compressions, fermetures et fusions effectuées depuis 2012.

« Le gouvernement Harper continue de tirer à tout va sur la science gouvernementale. »

— Debi Daviau, présidente du syndicat

Peter Bleyer souligne que le centre fournissait de l'information précieuse dans un secteur stratégique, non seulement pour la protection de la santé et de l'environnement, mais également pour l'économie canadienne.

« Qu'est-ce qu'il y a de plus important que le développement du secteur de la nourriture ? », se questionne-t-il. « Ou la protection des sols pour pouvoir continuer à faire vivre les Canadiens et les Canadiennes avec un élevage domestique de boeuf ou avec notre blé et notre colza ? Aussi pour l'exportation. II semblerait que ce soit des sujets sensibles », croit Peter Bleyer.

« Il est temps que les Canadiens comprennent les pertes cumulatives pour la science gouvernementale, et cette semaine, pour la science agricole en particulier [causées par] un gouvernement dont les priorités ne correspondent clairement pas aux intérêts des scientifiques du gouvernement et de la population », affirme Debi Daviau.

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25 avril 2014

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