OTTAWA _ L'ancien avocat de Stephen Harper a déclaré en cour, vendredi, qu'il n'avait pas été mis au courant d'une grande partie des négociations entre le sénateur Mike Duffy et le Cabinet du premier ministre.
Benjamin Perrin a affirmé avoir été pris par surprise en apprenant que Nigel Wright avait décidé de verser personnellement les 90 000 $ ayant servi à couvrir les dépenses inadmissibles du sénateur.
Il a ajouté qu'avec le recul, il avait constaté qu'il n'était pas en possession de toute l'information disponible lorsqu'il a fait son travail et a suggéré qu'il était heureux d'avoir déjà décidé de quitter son emploi lorsque les négociations entre Mike Duffy et le Cabinet du premier ministre au sujet du remboursement ont tiré à leur fin.
Selon Me Perrin, l'avocat de Mike Duffy a brièvement insisté pour que l'entente comprenne une promesse en vertu de laquelle les conservateurs ne demanderaient jamais à la Gendarmerie royale du Canada d'examiner les dépenses du sénateur. Le Cabinet du premier ministre a cependant jugé cette proposition inacceptable.
Me Perrin a précisé que même si personne, à ce moment, ne croyait le sénateur Duffy coupable d'un crime, l'équipe du premier ministre ne pouvait s'engager _ ni légalement ni politiquement _ à ne jamais confier le dossier à la police.
Benjamin Perrin en est à sa deuxième journée de témoignage. Ses déclarations ont eu l'effet d'une bombe dans la campagne conservatrice, jeudi, alors qu'il a affirmé que le chef de cabinet du premier ministre, Ray Novak, connaissait très bien l'existence du remboursement des 90 000 $ par Nigel Wright, ce que le clan Harper avait toujours nié.