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Tous contre Thomas Mulcair: voici les candidats qui se mesurent au chef le plus populaire du Québec (VIDÉO)

Le HuffPost est allé à la rencontre de trois adversaires qui ne ménagent pas leurs efforts pour déloger le chef du NPD.

La circonscription d’Outremont à Montréal semble acquise pour l’aspirant premier ministre Thomas Mulcair. Le Huffington Post Québec est allé à la rencontre de trois de ses adversaires qui ne ménagent pas leurs efforts pour déloger le populaire chef du NPD.

À la défense de l'économie

Un changement de gouvernement ne sera pas qu’une mauvaise nouvelle pour les troupes de Stephen Harper, mais pour l’ensemble de l’économie. C’est ce qu’avance le candidat conservateur Rodolphe Husny, qui se présente pour une deuxième fois contre Thomas Mulcair.

La popularité du chef néodémocrate dans la circonscription d’Outremont ne le décourage pas. «Il n’est jamais ici, il ne s’occupe pas de ceux qui l’ont élu. Je connais le quartier et ses particularités, je suis le seul vrai candidat local», martèle celui qui a récolté 8% des votes aux élections de 2011.

Les récents sondages sont nombreux, certains donnent une avance marquée au Nouveau Parti démocratique (NPD), tandis que d’autres mettent les trois principaux partis au coude-à-coude. «Je suis confiant pour mon parti. Il reste encore deux mois, tout peut changer!», déclare-t-il au Huffington Post Québec en marge de son lancement de campagne, tenu lundi avec le ministre de la Défense, Jason Kenney.

Certes, les électeurs signifient à travers leurs intentions de vote leur soif de changement, observe-t-il, mais ils doivent comprendre que le NPD au pouvoir «serait extrêmement nuisible à la santé économique du pays».

«[Les néodémocrates] s’opposent à presque tous les accords de libre-échange que nous mettons en place, explique M. Husny. En plus ils veulent hausser les taxes et les impôts des sociétés. S’ils sont mis au pouvoir, ils vont nuire à la reprise économique qui est encore fragile, mais qui est en cours grâce à notre travail». L’entente historique de libre-échange avec l’Union européenne sera menacée si le NPD est élu, ajoute-t-il, puisque M. Mulcair a fait savoir qu’il s’opposait à la forme actuelle de l’entente.

Rodolphe Husny avec le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu en 2011.

Comptable de formation, Rodolphe Husny a notamment travaillé plusieurs années pour le cabinet PricewaterhouseCoopers avant de faire le saut en politique en 2011. Sans être élu, il a réussi à faire son chemin au sein du gouvernement, devenant le directeur des communications du ministre du Commerce international, Ed Fast.

Celui qui a participé à plus de 50 missions économiques rappelle que le gouvernement Harper a mis en place 39 accords de libre-échange depuis son arrivée au pouvoir. «Il n’y en avait que cinq avant. Les libéraux n’ont rien fait à ce chapitre-là malgré plus de 10 ans au pouvoir», dit-il en lançant une flèche au parti de Justin Trudeau.

Le parti de Stephen Harper souffre de lourds préjugés au Québec, remarque M. Husny. «Le Bloc québécois a fait un très bon travail de nous dépeindre comme des gens qui n’ont de l’intérêt que pour l’ouest du pays, mais c’est tout à fait faux et je vais le prouver en expliquant à chaque personne que je rencontre notre programme», insiste-t-il.

Jouer le tout pour le tout

Justin Trudeau tient beaucoup à la circonscription d’Outremont, qui était un fief libéral jusqu’à l’arrivée de Thomas Mulcair. En 2007, la rumeur voulait que le jeune politicien tente de perpétuer le règne du parti.

Maintenant à la tête du PLC, Trudeau a confié le soin de vaincre Mulcair à la jeune avocate Rachel Bendayan. L’une des premières candidates femmes confirmées au Canada, elle fait campagne depuis les 18 derniers mois pour cibler les électeurs d’Outremont.

Au total, elle estime avoir cogné à 10 000 portes et assisté à plus de 300 évènements jusqu’à maintenant. Mais aucune trace, ou presque, de l’aspirant premier ministre Thomas Mulcair, dit-elle.

Rachel Bendayan a grandi dans Côte-des-Neiges et habite toujours dans la circonscription. À son avis, les citoyens la voient comme une « jeune professionnelle à leur image » qui fera partie de la prochaine génération de politiciens.

« C’est important de comprendre que les gens d’ici veulent du changement, croit-elle. Ça fait quand même longtemps qu’on a ce gouvernement conservateur, et ça fait longtemps aussi qu’on voit les mêmes visages à Ottawa. On s’attend à un vent de fraîcheur. »

Cela fait déjà plus de 13 ans que la jeune candidate s’implique au sein du Parti libéral du Canada. Ses mentors, l’ex-ambassadeur Yves Fortier, et le député sortant de Mont-Royal, Irwin Cotler, l’ont convaincue de faire le saut en politique.

Depuis janvier, elle a fait le choix de prendre une année sabbatique sans solde du cabinet d’avocats Norton Rose pour se concentrer sur la campagne à temps plein.

« C’est peut-être naïf, mais j’ai décidé de faire le saut parce que je pense que je peux faire une différence au niveau des idées », s’avance la jeune femme de 34 ans.

Rachel Bendayan en compagnie de son chef Justin Trudeau.

La candidate dit avoir récolté de l’information « précieuse » sur les citoyens du coin et travaille en « étroite collaboration » avec les entrepreneurs des multiples start-ups du Mile-End.

Rachel Bendayan s’en prend à Stephen Harper, qui n’a pas de plan pour l’économie selon elle, alors que le Canada est en récession.

« Les gens me parlent souvent de leurs craintes par rapport à l’économie. Les jeunes ont peur de ne pas se trouver un emploi après l’université, les personnes âgées ont peur aussi. C’est une insécurité généralisée auprès des Canadiens », déplore-t-elle.

Ce qu’elle craint aussi, c’est l’image ternie du pays à l’international. « Ça fait déjà quelques années que j’entends, de mes collègues avocats à l’international, même de mes clients : ‘Mais qu’est-ce qui arrive au Canada? Je ne comprends pas.’ »

Nouveau visage dans Outremont

Roger Galland Barou, qui se présente sous la bannière du Bloc québécois, ne croit pas perdre son temps à faire du porte-à-porte où ses adversaires non élus ont une nette avance. Le bloquiste n’est investi que depuis quelques jours.

« Je suis conscient des difficultés. La campagne est longue, et c’est un challenge », dit-il, précisant qu’il est sur le terrain et « M. Mulcair n’y est pas ».

L’entrepreneur a été propriétaire pendant huit ans du Gainzbar, sur la rue Saint-Hubert, où il a organisé des évènements à saveur indépendantiste. Il l’a vendu en juin, puis a voulu s’impliquer en politique afin de dénoncer les « doubles discours » des fédéralistes.

M. Galland Barou a quitté la France pour s’établir à Montréal en 1999. Il dit s’être tout de suite lié d’amitié avec des militants indépendantistes, mais c’est aussi en voyageant dans le reste du Canada qu’il s’est rendu compte des différences entre provinces.

« C’est un peu comme Jacques Parizeau – il est allé dans l’Ouest canadien, quand il est revenu, il était indépendantiste », compare-t-il.

Le Bloc a récolté moins de votes que le Parti conservateur aux dernières élections. Il s’agit de la première campagne pour M. Galland Barou, qui n’habite pas la circonscription. Malgré tout, il croit que le parti de Gilles Duceppe s’attirera la sympathie des électeurs avec sa défense de la langue française et des communautés culturelles.

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