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Présidentielle américaine: Donald Trump, le marchand d'insultes

Donald Trump, le marchand d'insultes

Le candidat à la direction du Parti républicain Donald Trump continue de lancer des insultes et refuse de s'excuser. Il offre peu de détails sur son programme, préférant les déclarations à l'emporte-pièce.

Un texte de Yanik Dumont Baron

Il a été condamné par les piliers de son parti. Pas une fois, mais deux. Il a poussé l'audace jusqu'à insulter l'une des vedettes de la télévision la plus écoutée aux États-Unis, l'animatrice de Fox News Megyn Kelly. Pourtant, Donald Trump demeure premier dans les sondages d'opinion. Son avance semble solide. Il échappe à la loi de la gravité politique.

Bien des Américains tentent de découvrir l'ingrédient secret dans la sauce Trump. Certains essaient (en vain?) de décoder la logique de ses pensées politiques. Son succès tient peut-être à une série de facteurs.

On aime son franc-parler, son style agressif. Il offre aussi un bon spectacle. Plus divertissant que le reste des candidats républicains. Mais ce qui démarque surtout Trump des autres candidats semble être son statut d'« outsider ». Il ne fait pas partie de l'élite politique américaine. Il s'en moque, les juge « stupides ». Une vision qui rejoint celle de bien des électeurs.

« Tant qu'il fait chier tous les journalistes et les morons de gauche, il a mon vote », écrit un usager de Twitter. « Je voterai pour Donald Trump parce que je préfère être offusqué par la vérité plutôt que d'être trompé par des mensonges », affirme un autre.

Les lettres d'appui partagées par son équipe de campagne offrent aussi de bons témoignages :

Un récent sondage en Iowa, premier État où les électeurs voteront aux primaires, confirme cette thèse. Trump demeure premier, mais notez l'autre donnée : 40 % des sondés préfèrent des candidats républicains qui n'ont « aucune » expérience politique (Trump, Fiorina et Carson). Les 14 candidats, surtout des gouverneurs et des sénateurs anciens et actuels, doivent se partager les faveurs des autres électeurs.

La leçon à tirer? Les autres candidats « doivent passer moins de temps à réciter leurs CV », croit le militant républicain Frank Cannon, « et plus de temps à montrer qu'ils partagent les frustrations des électeurs et qu'ils ont la conviction de battre les forces qui empêchent leurs priorités d'être mis à l'avant-plan à Washington. »

Attention, cette frustration n'est pas seulement propre aux républicains. Le démocrate Bernie Sanders attire aussi des foules record. Cette semaine, 28 000 personnes sont venues écouter l'homme de 73 ans qui en a contre les grandes banques et qui préfère redistribuer la richesse. Ces foules sont bien sûr un mauvais indicateur du succès de Sanders aux urnes, mais c'est peut-être un indice du peu d'attrait qu'offre la meneuse dans cette course, Hillary Clinton, une politicienne de carrière.

Que vend Trump?

La candidature de Trump déchire les républicains. Certains croient qu'il en fait trop, qu'il souille tout le parti avec ses grandes sorties. Mais en même temps, sa présence apporte aussi beaucoup d'attention à la course. Le premier débat télévisé a été écouté par 24 millions d'Américains, un record. Et les autres candidats ont aussi profité de cette audience pour faire passer leur message.

Donald Trump est un maître vendeur, explique Gwenda Blair, l'une de ses biographes. « Il est très habile pour comprendre ce que les gens veulent. Pas ce qu'ils disent qu'ils veulent, mais ce qu'ils veulent vraiment », écrit-elle dans texte publié sur le site Politico. Pas étonnant que les politiciens de carrière soient désemparés.

Que vend Trump, alors? Des solutions faciles, simples, à des problèmes complexes. Un mur pour bloquer les illégaux, une surtaxe pour contrer la délocalisation des emplois... Il vend aussi un vague espoir, celui de redorer le blason des États-Unis. « Make America Great Again » est son slogan.

Ce que Trump vend s'envole comme des petits pains chauds. Peut-être pas étonnant dans un pays marqué par une récession et une lente reprise, une nation handicapée par la paralysie politique.

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