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Élections fédérales: la campagne est officiellement déclenchée (VIDÉOS)

Élections fédérales: la campagne est officiellement déclenchée (VIDÉOS)

OTTAWA – Le premier ministre Stephen Harper a justifié sa décision de déclencher les élections au beau milieu de l’été en raison des autres partis, qui auraient déjà commencé à faire campagne selon lui.

« C’est essentiel que nous utilisions nos propres fonds pour l’élection », a-t-il commenté devant les journalistes réunis à Rideau Hall. Il a ajouté qu’il voulait « faire la chose correcte » pour éviter que les contribuables ne paient pour les événements partisans cet été.

Le Parti conservateur du Canada misera, sans surprise, sur l’économie et la sécurité nationale pour faire campagne.

Harper a vanté le bon bilan économique du Canada et a assuré vouloir « prendre des décisions difficiles, mais nécessaires » pour protéger les citoyens.

Le Parti conservateur devrait tenir un rassemblement partisan à Ville Mont-Royal à Montréal en soirée.

« Indécent »

Du côté du Bloc québécois, Gilles Duceppe trouve « indécent » le fait de déclencher la plus longue campagne électorale de l’histoire récent du Canada « pour se donner un avantage partisan à même les fonds publics ».

Les conservateurs disposent de plus d’argent que tous leurs adversaires réunis. Et les nouvelles règles font en sorte que la limite de dépense augmentera plus la campagne est longue.

Duceppe dit qu’il poursuivra sa tournée du Québec comme prévu. « On aura à votre rencontre, à votre rythme, sans vous bousculer », a-t-il dit dimanche matin.

Mulcair reste muet

Le chef du NPD Thomas Mulcair, qui se présente comme l’alternative à Harper, a refusé de prendre les questions des médias après son point de presse.

Des journalistes sur Twitter ont vivement critiqué cette décision qui fait penser à la première journée de campagne de Pauline Marois en 2014. Elle a été défaite par les libéraux aux dernières élections québécoises.

Mulcair a dit qu’il pourrait renoncer à participer aux débats du consortium en octobre prochain, ce qui met en péril la participation des autres chefs de partis.

« Le vrai changement »

Justin Trudeau, qui a réagi en après-midi, misera sur la classe moyenne. De passage à Vancouver, il a répété que les Canadiens étaient ses conseillers et a critiqué les plans économiques de ses adversaires.

« Les conservateurs pensent qu'on fait grandir l'économie en enrichissant les riches. Nous savons que c'est plutôt en renforçant la classe moyenne et ceux qui espèrent s'y joindre », a-t-il commenté.

Le chef libéral a déjà commencé sa campagne séduction depuis belle lurette. Au défilé de la Saint-Jean-Baptiste, il s'est mêlé à la foule pour serrer des mains. Vendredi, c'est vers le marché Maisonneuve qu'il s'est dirigé avec sa candidate Christine Poirier.

Début des débats

Le premier débat de la campagne, le 6 août prochain, sera animé par le journaliste Paul Wells de Maclean’s avec les chefs Stephen Harper, Thomas Mulcair, Justin Trudeau et Elizabeth May.

Dans un billet publié la semaine dernière, Maclean’s a expliqué vouloir demander des comptes aux politiciens qui décident de la durée de la campagne. « Nous avons des questions pour eux », écrivent les éditeurs.

Il s’agirait du premier débat qui n’est pas organisé par le consortium des médias qui, traditionnellement, avait le monopole sur les débats en anglais et en français.

675 000$ par jour

D'ici là, chaque parti politique aura le droit de dépenser 675 000$ par jour, chaque candidat 2 700$ par jour. Environ la moitié de cette somme sera remboursée aux partis et aux candidats par les contribuables canadiens. Élections Canada qui budgette 375 millions $ pour une campagne électorale de cinq semaines devra aussi allonger davantage pour, entre autres, la location de bureaux de présidents d'élection.

Le 19 octobre, les Canadiens éliront 338 députés fédéraux. C'est 30 de plus qu'en 2011, la carte électorale ayant été redessinée. Au Québec, ce sera 78 circonscriptions plutôt que 75.

Quelques dates clés des trois mandats de Stephen Harper:

- 24 janvier 2006: les libéraux battus aux élections, le chef des conservateurs Stephen Harper forme un gouvernement minoritaire avec 124 sièges sur les 308 de la Chambre des Communes.

- 14 février 2008: reconduit dans ses fonctions, toujours sans majorité.

- Décembre 2009: le Canada parmi les pays pointés du doigt à la conférence sur le climat de Copenhague, en raison de son peu d'empressement à réduire ses émissions de gaz à effet de serre.

- 12-28 février 2010: bien organisés, les JO d'hiver à Vancouver servent l'image du Canada.

- 25-27 juin 2010: les sommets du G8 et du G20 à Toronto sont ponctués de manifestations violentes.

- 2 mai 2011: large victoire des conservateurs avec la majorité absolue, M. Harper est reconduit pour un troisième mandat.

- 7 juillet 2011: le Canada est le premier pays de l'OTAN à mettre fin à sa mission de combat en Afghanistan.

- 12 décembre 2011: le gouvernement Harper décide de sortir du protocole de Kyoto, pourtant ratifié en 2005.

- 29 mars 2012: dépôt d'un budget d'austérité: la pièce de 1 cent est abolie, 19.000 postes de fonctionnaires sont supprimés, le groupe audiovisuel public Radio-Canada est mis à la diète.

- 6 juillet 2013: catastrophe ferroviaire avec l'explosion d'un train de 73 wagons-citernes au coeur d'une bourgade du Québec, Lac-Mégantic. 47 morts.

- 20 et 22 octobre 2014: attaques à caractère islamiste. Le 20, un militaire en uniforme est tué par un Québécois converti s'étant servi de sa voiture comme d'une arme. 48 heures plus tard, un autre aspirant jihadiste tue un soldat à Ottawa avant de s’engouffrer, fusil à la main, dans le Parlement où il est abattu.

- 4 novembre 2014: premiers bombardements de l'armée de l'air canadienne au sein de la coalition internationale contre le groupe de l'État islamique en Irak.

- 18 juin 2015: ratification de la loi anti-terroriste C51 qui donne plus de pouvoir aux services de renseignements.

- 15 juillet: l'économie canadienne est déclarée en récession par le gouverneur de la banque centrale.

- 2 août: dissolution de la Chambre.

Avec La Presse Canadienne et l'Agence France-Presse

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