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L'interdiction du drapeau confédéré réclamée en Nouvelle-Écosse

L'interdiction du drapeau confédéré réclamée
Radio-Canada/Rebecca Martel

Quelques dizaines de personnes se sont rassemblées dans une église d'Halifax, mercredi, pour réclamer l'interdiction du drapeau confédéré au Canada.

Les Citoyens de la Nouvelle-Écosse contre la suprématie blanche affirment que le drapeau est un symbole raciste et que le déployer en public devrait être considéré comme un crime haineux.

Le groupe a lancé une pétition qui demande aux différents gouvernements d'interdire le drapeau en public.

Le drapeau controversé, symbole d'esclavage et de racisme pour plusieurs, a été vu sur des plaques d'immatriculation de la province et dans les fenêtres de résidences.

« Il est clair pour nous que ce drapeau est un symbole de racisme. Ce n'est pas discutable »

— Isaac Saney, historien

Le drapeau confédéré est devenu un symbole de racisme durant la guerre civile américaine.

Ceux qui n'étaient pas contre la ségrégation dans les États du Sud ont adopté ce drapeau comme symbole historique de résistance à l'oppression nordiste. Isaac Saney dit qu'aujourd'hui le drapeau confédéré est adopté par les racistes et suprémacistes blancs en Europe, où la croix gammée est interdite.

Un débat relancé

Le drapeau confédéré a été au centre de plusieurs controverses au courant des derniers mois. En juin, un suprémaciste blanc a tué neuf Noirs dans une église méthodiste de Charleston, en Caroline du Sud. Le drapeau confédéré, qui flottait depuis plus d'une cinquantaine d'années dans les jardins du parlement local a été retiré, à cause de son symbole controversé.

Une boutique de vente de drapeaux dans la région de Saint-Jean, à Terre-Neuve-et-Labrador, avait rapidement écoulé son stock limité de drapeaux confédérés. Son gérant a finalement décidé de cesser de vendre ces drapeaux, à cause de commentaires négatifs reçus du public.

Un symbole peut-il être interdit?

La question de l'interdiction est une question complexe, affirme Wayne MacKay, avocat spécialisé dans les droits de la personne, à l'Université Dalhousie.

La Charte canadienne des droits et libertés garantit la liberté d'expression, « mais il y a des limites », dit l'avocat.

« Tous les éléments de la Charte ont une limite. Et la limite de la liberté d'expression, c'est le discours haineux »

— Wayne MacKay, avocat

Les lois canadiennes peuvent limiter la liberté d'expression de diverses façons et pour divers motifs.

Source : Les lois canadiennes anti-haine et la liberté d'expression

Advenant un procès, la cour devra décider si les limites sont raisonnables ou non.

Le groupe peut aussi se présenter devant la Commission des droits de la personne de la Nouvelle-Écosse, ce qui serait une procédure plus accessible, selon Wayne MacKay.

L'avocat indique qu'il y a une disposition sur les symboles discriminatoires dans la loi provinciale des droits de la personne. Si une personne voit un drapau confédéré, elle peut déposer une plainte et il y aura enquête.

« Aller en cour et avoir une bataille sur des dispositions de la Charte est long et coûteux. Vous avez besoin d'avocats, de temps, d'argent et d'énergie. La Commission des droits de la personne de la Nouvelle-Écosse est plus facile d'accès », affirme-t-il.

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