Le comité de déontologie policière suspend sans salaire deux agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) pour le traitement qu'ils avaient fait subir à un jeune homme de 22 ans le 24 juillet 2012.
L'un des deux policiers, Luc Gauthier, est condamné à 22 jours de suspension sans salaire pour avoir rédigé un faux rapport, détenu illégalement et battu Nicolas Lavoie. Son collègue, Alain Poirier, a quant à lui a reçu 12 jours de suspension.
Le plaignant se dit satisfait de la décision du commissaire à la déontologie policière.
L'incident avait débuté devant un bar de la rue Sainte-Catherine à Montréal. Les agents Luc Gauthier et Alain Poirier avaient interpellé M. Lavoie pour avoir troublé la paix.
« J'ai fait des gestes contre la volonté des policiers, je l'admets, mais ce qu'ils ont fait c'est impardonnable. »
— Nicolas Lavoie
Après avoir craché sur les policiers, Nicolas Lavoie, qui était ivre, dit avoir été frappé, intimidé et abandonné par les policiers 9 km plus loin près du parc Jean-Drapeau. Des témoins l'ont vu marcher sur la chaussée du pont Jacques-Cartier vers 1 h du matin.
Nicolas Lavoie a porté plainte au Commissaire à la déontologie policière. Dans une décision qu'il vient tout juste de rendre, le comité en est venu à la conclusion que l'agent Gauthier s'était livré à des voies de fait sur M. Lavoie et que les agents Gauthier et Poirier l'avaient détenu illégalement et qu'ils avaient rédigé un faux rapport.
« Je suis très fier de moi, parce que je me suis battu avec une honnêteté à 100 % contre la malhonnêteté des policiers et c'est là qu'on réalise que quand on est honnête, tout est possible. »
— Nicolas Lavoie
Le tribunal a imposé une sanction plus sévère que celle demandée par l'avocate du Commissaire à la déontologie. En effet, le 30 juin dernier, Christiane Mathieu avait demandé 15 jours de suspension sans solde pour chacun des policiers.
Elle avait alors qualifié d'odieux les gestes des policiers et avait mentionné au tribunal que cela venait entacher la réputation des policiers. De plus, elle avait affirmé que les deux policiers n'éprouvaient pas de remords.
L'avocat des policiers n'a pas voulu commenter la décision. Les agents Gauthier et Poirier ont 30 jours pour en appeler. Luc Gauthier travaille au SPVM depuis 26 ans et son collègue Alain Poirier, depuis 18 ans.
D'après le reportage de Karine Bastien
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