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Le piratage automobile : un réel problème?

Le piratage automobile : un réel problème?

Le 21 juillet dernier, la publication Wired annonçait que deux pirates informatiques avaient réussi à prendre le contrôle d’un Jeep Cherokee qui roulait paisiblement sur une autoroute en banlieue de St-Louis au Missouri.

Au départ, les pirates ont modifié quelques réglages ici et là. Ils ont commencé par augmenter la climatisation à son maximum tout en activant le siège ventilé du conducteur. Ils ont par la suite changé le poste de la radio avant d’afficher une photo d’eux sur le système d’infodivertissement. Par la suite par contre, ils sont passés aux choses sérieuses.

Ils ont coupé la boîte de vitesse automatique, faisant en sorte que le conducteur n’avait plus le contrôle de l’accélérateur. Le Jeep a passé de 112 à 60 km/h, avant de ralentir presque complètement, tout cela pendant que les autres véhicules autour continuaient d’avancer à vitesse d’autoroute. Alors qu’un camion s’approchait, le conducteur a communiqué avec les pirates afin de leur demander d’arrêter.

C’est que le conducteur connaissait bien les assaillants. Ils avaient déjà travaillé ensemble en 2013 lorsque les pirates avaient réussi à prendre le contrôle d’une Toyota Prius en connectant leur ordinateur à la voiture. Cette fois-ci par contre, les deux pirates, Chris Valasek et Charlie Miller, n’étaient pas dans la voiture. Ils étaient à une quinzaine de kilomètres de là, dans leur salon.

Ils avaient réussi à prendre le contrôle d’une voiture à distance. Quelques jours plus tard, Jeep, qui n’a guère apprécié le coup, a annoncé un rappel volontaire touchant plus de 1,4 million de véhicules.

Il y a longtemps que Chris Valasek et Charlie Miller s’intéressent au piratage automobile. L’été dernier, les deux hommes ont dévoilé les résultats d’une étude qu’ils avaient menée afin de déterminer quels modèles étaient les plus vulnérables aux pirates informatiques.

Voici les trois modèles qui se sont retrouvés en tête de liste:

» Infiniti Q50

» Jeep Cherokee

» Cadillac Escalade

Infiniti a tenu à indiquer que les deux hommes n’avaient pas réussi à pirater leur voiture, ce qui est vrai, mais que le constructeur allait s’assurer d’étudier les découvertes de l’étude. Après le dévoilement de cette dernière, il y a eu très peu de développement sur le sujet du piratage informatique… jusqu’à la semaine dernière.

Ce que nous savons pour le moment est que les constructeurs travaillent à réduire les risques de piratage, sans nécessairement étaler au grand jour leurs stratégies. Cela dit, les manufacturiers travaillent également sans relâche à augmenter le nombre de technologies de sécurité actives et de connectivité dans leurs véhicules, et c’est là que les problèmes commencent.

Les voitures sont composées de plusieurs petits ordinateurs qui ne connectent pas avec le monde extérieur. Il faut donc être à l’intérieur de l’auto pour prendre le contrôle. En même temps, les consommateurs exigent de plus en plus de pouvoir se connecter avec des services de musique externes, ou encore leurs comptes de médias sociaux comme Facebook. C’est alors que la voiture doit communiquer de manière sans fil avec l’extérieur, et c’est au travers de cette communication que les pirates peuvent s’immiscer dans votre auto.

C’est un peu comme les virus informatiques. Si vous êtes à la maison et que vous n’avez pas de connexion internet, vous n’aurez pas de virus à moins que quelqu’un n’entre chez vous afin d’avoir le contrôle sur votre ordinateur. Si vous téléchargez des programmes, ou que vous fréquentez des sites qui contiennent des virus, vous pourrez en attraper un.

Plus il y a de connexions entre la voiture et le monde extérieur, et plus il y a des opportunités pour les pirates. Nous verrons au cours des prochaines années d’autres technologies qui augmentent la fréquence de communications externes provenant d’un véhicule, par exemple les systèmes qui permettent aux voitures de communiquer leur position, leur vitesse et leur direction aux autres autos sur la route.

Plusieurs experts s’entendent pour dire cependant que le risque de piratage est minime. Des expériences comme celle de Chris Vaselek et Charlie Miller aident ultimement à renforcer la sécurité puisqu’elles démontrent aux constructeurs qu’il y a encore du travail à faire.

Cela dit, certains manufacturiers ont prouvé qu’il est possible de bourrer une voiture de diverses technologies sans pour autant la rendre vulnérable aux pirates. C’est le cas notamment d’Audi avec son modèle phare, l’A8, selon l’étude de Vaselek et Miller.

Il ne faut donc pas s’empêcher d’acheter des véhicules modernes sous prétexte qu’ils sont trop technologiques. En même temps, il peut être sage de se tenir informé des dernières démarches effectuées par les constructeurs pour prévenir le piratage automobile.

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