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L'autopsie de Sandra Bland accrédite la thèse du suicide

Mort d'une femme noire en prison: le suicide est confirmé

L'autopsie menée sur Sandra Bland, une Afro-Américaine retrouvée pendue dans sa cellule, au Texas, est cohérente avec le rapport initial du coroner, qui avait conclu à un suicide, ont déclaré jeudi les autorités.

Le procureur de district du comté de Waller, Warren Diepraam, a précisé au cours d'une conférence de presse que les marques autour de son cou étaient « compatibles » avec la thèse du suicide. L'examen n'a en outre révélé aucune blessure défensive suggérant un homicide, a-t-il soutenu.

L'examen a par ailleurs montré la présence de lacérations et d'abrasions aux poignets, conséquentes avec le fait d'avoir été menottée, mais aucune blessure grave liée à son arrestation ou à sa détention n'a été décelée, a-t-il poursuivi. Photographies à l'appui, les enquêteurs ont aussi noté la présence d'une trentaine de marques de coupures sur son poignet gauche, qui semblaient dater d'environ deux à quatre semaines.

Les résultats préliminaires indiquent aussi la présence de marijuana dans son sang, mais des tests supplémentaires seront menés pour confirmer ces conclusions, a ajouté M. Diepraam.

Aucune surveillance, malgré une tentative de suicide récente

Le procureur a répété que Sandra Bland, lors de son placement en détention, avait indiqué avoir déjà tenté de se suicider un an plus tôt. Il a ajouté que, malgré ces confidences, Mme Bland n'avait pas été placée sous surveillance particulière.

Ces conclusions confirment la thèse du shérif du comté de Waller, Glenn Smith, qui a affirmé mercredi que les policiers en poste lors de l'arrivée de la jeune femme en prison n'avaient pas jugé qu'elle présentait un risque suicidaire.

La femme de 28 ans a été retrouvée morte le 13 juillet, un sac autour du cou, trois jours après avoir été incarcérée pour avoir, selon les autorités, résisté à son arrestation et attaqué un policier. L'événement à l'origine de sa détention près de Prairie View : un contrôle routier pour ne pas avoir mis son clignotant lors d'un changement de voie.

Les autorités texanes ont d'ailleurs diffusé, mardi, des images filmées par la caméra à bord du véhicule du policier blanc ayant arrêté Sandra Bland. Plusieurs personnes ont mis en doute la validité de la vidéo, évoquant la possibilité d'un montage. Le policier a depuis été suspendu.

La famille réclame une deuxième autopsie

L'avocat embauché par la famille Bland a indiqué, avant le début du point de presse du procureur, que les proches de Sandra Bland réclamaient une deuxième autopsie.

Depuis le début, la famille réfute la thèse du suicide. Celle-ci assure que Sandra Bland était heureuse de commencer un nouveau travail, où elle se rendait, et n'avait aucune raison de s'enlever la vie.

Une filiale de la chaîne ABC a par ailleurs diffusé le message laissé par Sandra Bland sur la boîte vocale d'une proche. « Franchement, je ne trouve pas encore les mots pour décrire toute cette histoire », disait-elle, visiblement sous le choc de son arrestation.

« Comment le fait de changer de voie sans mettre le clignotant a-t-il pu déboucher sur tout ça? »

— Sandra Bland dans un message téléphonique laissé à une amie

Les circonstances de sa mort ont déclenché une vive polémique aux États-Unis, où l'usage excessif de la force par la police fait débat depuis plusieurs mois. Plusieurs citoyens, dont faisait d'ailleurs partie Mme Bland, dénoncent les nombreuses bavures policières qui ont entraîné la mort d'hommes noirs non armés, tués par des policiers blancs.

Les Rangers du Texas et le FBI mènent aussi leur enquête sur la mort de Sandra Bland.

Son corps a par ailleurs été envoyé dans la région de Chicago, où elle vivait, en vue de ses funérailles, qui auront lieu samedi.

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