ATHÈNES, Grèce — Le gouvernement grec s'empressait jeudi de finaliser les réformes qui pourraient lui valoir un troisième programme de renflouement, dans l'espoir de satisfaire cette fois-ci ses créanciers européens et d'éviter une expulsion potentiellement catastrophique de la zone euro au cours des prochains jours.
Le premier ministre Alexis Tsipras était réuni avec ses responsables financiers au lendemain de la demande par son gouvernement d'un nouveau programme d'aide de trois ans au fonds de sauvetage de l'Europe. Il a promis, en échange, d'adopter immédiatement des réformes, notamment en ce qui concerne les impôts et les retraites.
Les détails des propositions grecques seront dévoilés jeudi, ce qui donnera aux créanciers le temps de les examiner avant un sommet des leaders européens dimanche.
Le Commissaire européen aux Affaires économiques et financières, Pierre Moscovici, a déclaré sur les ondes de France Inter que jeudi est une journée «décisive» pour l'Europe. Il a ajouté croire qu'un nouveau programme de renflouement est possible pour la Grèce, en retour de propositions «concrètes et complètes» de réformes.
M. Moscovici a dit que le dialogue semble avoir été relancé et il s'est dit optimiste qu'une solution puisse intervenir.
Pendant ce temps, les épargnants grecs sont toujours limités à des retraits quotidiens de 60 euros et les banques, qui auraient pu rouvrir leurs portes jeudi, demeureront fermées au moins jusqu'à lundi. Ces fermetures touchent particulièrement durement les retraités qui n'ont pas de cartes bancaires; certaines succursales devaient rouvrir jeudi pour leur permettre de retirer 120 euros, et des centaines de Grecs âgés faisaient la file dès l'aube.
Si aucun accord n'intervient entre M. Tsipras et les créanciers, l'effondrement bancaire de la Grèce et son expulsion de la zone euro semblent inévitables.
La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a déclaré mercredi que les programmes de sauvetage ne pouvaient fonctionner sans une restructuration de la dette nationale de la Grèce. Prenant la parole à Washington, Mme Lagarde a affirmé que la Grèce se devait de poursuivre les plans de réduction des dépenses.
Elle a ajouté que l'autre versant était la «restructuration» de la dette, nécessaire à sa viabilité, selon le FMI. «Cette analyse n'a pas changé. Peut-être que les chiffres devront être réexaminés, mais notre analyse n'a pas changé», a soutenu Mme Lagarde.
Le FMI et le principal prêteur de la zone euro, l'Allemagne, ne s'entendent pas sur la pertinence d'un allègement de la dette de la Grèce — une requête réitérée mercredi par le gouvernement grec.
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