Équiterre et la Fondation David Suzuki pressent le gouvernement Couillard de bannir la vente et l'usage d'un pesticide dangereux pour l'environnement et qui provoque la mort de colonies d'abeilles. Ils ont remis 36 000 lettres de citoyens au ministre de l'Environnement dans lesquelles ils demandent d'interdire les néonicotinoïdes.
Un texte d'Éric Plouffe
Les pesticides néonicotinoïdes sont utilisés pour traiter les semences de maïs et de soja. Mais ils ont un impact négatif sur la santé des abeilles, comme l'a constaté dans la dernière année l'apiculteur Alexandre Gardner : « On observe bien sûr une dépopulation de la ruche. Les butineuses ne reviennent pas à la ruche. Elles sont déorientées. J'ai eu aussi un 5 à 7 % de pertes de reines. Donc les reines meurent. Ce sont des pertes économiques importantes ».
Cette situation préoccupe la professeure de biologie Madeleine Chagnon qui fait partie d'un groupe de chercheurs internationaux qui ont mené une revue scientifique sur le sujet.
« On sait que l'abeille est reconnue depuis longtemps comme un bio-indicateur de la santé de l'environnement. Et si on est capable de reconnaître tous ces problèmes au niveau de l'abeille, on peut être certains qu'il y a d'autres organismes, non ciblés dans l'environnement, qui subissent des impacts. »
— Madeleine Chagon, professeur de biologie
Le directeur pour le Québec de la Fondation David Suzuki, Karel Mayrand, rappelle que les insectes pollinisateurs comme l'abeille ont aussi une grande importance dans l'économie mondiale. « Les derniers chiffres que j'ai vus là-dessus faisaient état de plus de 200 milliards de dollars par année de production agricole directement tributaire des pollinisateurs. Ce qui avait fait dire à un scientifique: "une abeille, c'est un billet de 50 $ avec des ailes". »
Il presse Québec de légiférer comme l'Ontario et l'Union européenne l'ont fait pour restreindre l'usage du pesticide.
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