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Hausse des seuils d'immigration: l'opposition craint pour l'avenir du français

Hausse des seuils d'immigration: l'opposition craint pour l'avenir du français
Presse canadienne

Les partis d'opposition craignent qu'une hausse soudaine des seuils d'immigration rende plus fragile le statut du français au Québec.

Le Parti québécois (PQ) et la Coalition avenir Québec (CAQ) ont tous deux sourcillé, lundi, après avoir entendu les déclarations du premier ministre Philippe Couillard, la veille, indiquant que Québec allait accueillir davantage d'immigrants.

Tous deux s'inquiètent de l'impact d'une telle décision sur le fait français, faisant valoir que le gouvernement devrait d'abord s'assurer d'intégrer en français et de faciliter l'accès au marché au travail des dizaines de milliers d'immigrants qui débarquent chaque année au Québec.

Dimanche, en marge du congrès des membres du Parti libéral du Québec (PLQ), à Montréal, M. Couillard a dit que le Québec devait ouvrir davantage ses portes à l'immigration pour combler ses besoins de main-d'oeuvre.

Mais il n'a pas convaincu les partis d'opposition.

Sur sa page Facebook, le chef de l'opposition officielle, Pierre Karl Péladeau, a dit qu'une hausse des seuils d'immigration pouvait fragiliser davantage le français.

"Alors que nous savons dès aujourd'hui que nos structures d'accueil sont insuffisantes pour ceux et celles qui ont choisi de venir au Québec, un dialogue avec la société m'apparaît requis avant de prendre des décisions qui pourraient fragiliser encore davantage le français au Québec", a-t-il écrit, en ajoutant que le gouvernement devrait consacrer davantage de ressources financières à l'apprentissage du français, "la langue du Québec".

Le Québec accueille chaque année environ 50 000 immigrants, dont 40 pour cent ne parlent pas français à leur arrivée.

Cette fragilité du français dans la grande région de Montréal, "elle est tangible, on a les statistiques", renchérit le porte-parole péquiste en immigration, le député Maka Kotto.

Il dit craindre que la future politique d'immigration, actuellement en préparation, revoie à la baisse le nombre de points accordés aux candidats quant à la connaissance du français.

"Il y a de quoi s'inquiéter", selon lui.

Il dénonce aussi les coupes budgétaires de 9 millions $ dans les programmes de francisation et la fermeture de plusieurs bureaux régionaux du ministère.

M. Kotto dit qu'il ne veut pas prêter d'intention au gouvernement, tout en disant souhaiter que M. Couillard ne veuille pas hausser les seuils d'immigration dans le but non avoué de contrer un éventuel référendum sur la souveraineté.

En faisant référence à la campagne référendaire de 1995, il évoque en entrevue téléphonique "l'accélération avec laquelle certaines personnes ont obtenu leur citoyenneté. Il y a de quoi se poser des questions. Est-ce qu'ils veulent refaire la même connerie? J'ose croire que non. On ne marche pas deux fois sur l'orteil d'un éléphant".

"J'espère qu'ils n'iront pas là", a-t-il ajouté.

Le député caquiste de Borduas, Simon Jolin-Barrette, soutient que le nombre d'immigrants à accueillir devrait être fixé en fonction des outils qu'on est prêt à mettre à leurs disposition pour s'intégrer au travail et pour apprendre le français.

Il ne se prononce pas sur le nombre idéal à atteindre, mais reproche au premier ministre Couillard sa "logique comptable" en la matière. "L'approche globale n'est pas présente. On regarde juste le discours économique", a-t-il déploré, en entrevue téléphonique.

La CAQ propose d'offrir aux candidats à l'immigration un certificat de sélection temporaire. Ils auraient trois ans pour s'intégrer et apprendre le français. À la fin de cette période d'essai, ils passeraient un test. Après un deuxième échec à ce test, ils seraient renvoyés.

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