OTTAWA - Les Forces armées canadiennes présentent jeudi un rapport très attendu portant sur la façon dont les hauts gradés de l'organisation ont géré les cas d'inconduite sexuelle au sein de leurs rangs. L'enquête indépendante menée par l'ancienne juge de la Cour suprême, Marie Deschamps, contient des révélations explosives qui risquent de plonger l'armée dans l'embarras, selon divers médias.
Le réseau CTV rapporte notamment que le rapport démontrera que la chaîne de commandement militaire n'a pas enquêté de façon adéquate lorsque des cas d'inconduite sexuelle faisaient surface.
L'armée serait aussi pointée du doigt pour avoir toléré un environnement de travail dans lequel les allusions de nature sexuelle et les comportements inappropriés du même ordre étaient légion.
Le document, qui est entre les mains de l'armée depuis environ un mois, sera rendu public jeudi à Ottawa.
Une conférence de presse réunissant entre autres le chef d'état-major de la défense, le général Tom Lawson, ainsi que Mme Deschamps se tiendra en après-midi.
L'enquête a été déclenchée à la demande du général Lawson après que les magazines L'actualité et Maclean's eurent publié des reportages accablants qui concluaient que les cas d'agressions sexuelles dans l'armée atteignaient aujourd'hui une fréquence sans précédent.
Lors de son témoignage devant un comité des Communes, en mai dernier, M. Lawson avait dénoncé toute inconduite sexuelle et s'était dit troublé par les allégations.
Mais il avait refusé d'adhérer à la thèse selon laquelle la violence sexuelle et le harcèlement font partie intégrante de la culture militaire. Il avait aussi encouragé les présumées victimes à faire confiance au système et à porter plainte.