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48,8 M$ pour des employés «non requis» à Gentilly

Hydro-Québec doit payer les salaires malgré la fermeture de la centrale et l’absence de travail

Centrale nucléaire de Gentilly
Photo d'archives, Le Journal de Québec


Hydro-Québec doit toujours payer des millions de dollars à 74 ingénieurs dont elle ne sait que faire depuis la fermeture de Gentilly, alors qu’elle continue pourtant d’en embaucher ailleurs au Québec.

Au cœur d’un litige avec le syndicat, la société d’État se bat contre une clause de la convention collective qui lui interdit de déplacer ses ingénieurs à plus de 48 kilomètres de leur quartier général (QG), situé à Trois-Rivières.

Reste que la situation des anciens de Gentilly coûte cher alors que les tarifs d’électricité continuent d’augmenter. Depuis 2013, Hydro-Québec a versé des «crédits» de 48,8 millions $ pour «l’ensemble des employés excédentaires non requis», peut-on lire dans un document obtenu par Le Journal.

Centrale nucléaire de Gentilly
Photo d'archives

Pour les ingénieurs seulement, Hydro-Québec a prévu «22 millions $ pour couvrir les dépenses du groupe d’emploi, sans aucun revenu en contrepartie», apprend-on dans ce même document.

En date d’aujourd’hui, il reste toujours 74 ingénieurs basés à Trois-Rivières dont le statut est «non requis». Hydro-Québec continue pourtant d’embaucher à l’externe. En 2014, elle en a engagé 63, au grand dam du syndicat, qui souhaite régulariser la situation de ses membres.

Déménagements refusés

Mais ces derniers sont nombreux à refuser des assignations qui nécessitent un déménagement. En effet, leur convention collective stipule «qu’on ne peut affecter un ingénieur contre son gré à plus de 48 kilomètres de son QG». Un tribunal d’arbitrage a d’ailleurs interdit provisoirement la société d’État de forcer un travailleur à déménager à Chicoutimi en août 2014.

«plusieurs ingénieurs
excédentaires bénéficiant
de la sécurité d’emploi sont
rémunérés sans que leurs
services soient requis»
– Hydro-Québec, dans une
décision du tribunal d'arbitrage

Le syndicat accuse l’entreprise de vouloir déraciner des employés plutôt que de leur trouver des occasions d’emploi dans la région. «Hydro a montré plus de flexibilité à l’endroit des autres employés, en ouvrant des postes de techniciens à Trois-Rivières par exemple», déplore Carole Leroux, présidente du Syndicat professionnel des ingénieurs d’Hydro-Québec. Elle ne comprend pas pourquoi la compagnie «s’acharne» à sortir les ingénieurs de la Mauricie.

Travail à distance

À son avis, la société d’État devrait favoriser le travail à distance. «Un travail d’ingénieur se fait sur l’ordinateur. Ce n’est pas comme un monteur de ligne», estime Mme Leroux. De son côté, Hydro-Québec affirme qu’une «grande majorité» des employés non requis sont occupés par «des assignations liées aux travaux de fermeture» ou «des mandats de développement ou des affectations temporaires dans l’entreprise».

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