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«Un peu princesse» de Stéphane Rousseau: les extravagances d'une sympathique diva (VIDÉO/PHOTOS)

«Un peu princesse» de Stéphane Rousseau: les extravagances d'une sympathique diva

Fréquentes prestations musicales, délires avec ses acolytes aux instruments, éclairages hypersophistiqués: «sobriété» n’est pas exactement le mot idéal pour décrire le nouveau spectacle de Stéphane Rousseau, Un peu princesse, que l’humoriste dévoile ces jours-ci au Théâtre St-Denis, à Montréal, avant de partir en tournée à travers le Québec.

L’animateur de Sur invitation seulement ne fabule pas quand il se décrit lui-même comme un entertainer; on n’est pas du tout, ici, dans la formule «une ligne, un punch» généralement privilégiée par nos comiques, mais plutôt dans une gigantesque fiesta, qui happera à coup sûr les plus enthousiastes.

Bien sûr, rien à redire sur le talent de la bête de scène qu’est Rousseau. Son charisme envoûterait le plus glacial des parterres. Le bellâtre - conscient et assumé - peut jouer les fendants, les arrogants, se moquer gentiment de son fils et moins gentiment de son ex-copine ; on dirait que, plus il est insolent, plus les rires fusent. Surtout les plus aigus, ceux de la gent féminine.

À 48 ans, Stéphane Rousseau se démène comme s’il en avait 30 de moins, et incarne à merveille cette diva sympathique, adepte d’extravagances, que le titre Un peu princesse évoque. Beaucoup de chansons, des originales et des reprises et quelques flamboyances visuelles, tout y est pour satisfaire l’éternel adolescent qui semble sommeiller dans ce corps bien conservé.

Dans ce genre qui amalgame humour et variétés, Stéphane Rousseau excelle et, tant mieux pour lui, il est l’un des seuls à occuper ce créneau au Québec, si on exclut Les Morissette et Véronic DiCaire, qui ont aussi misé sur toute une architecture de mise en scène pour se démarquer, dans les dernières années. On comprend rapidement, en le regardant aller, que cet artiste complet, d’une rare polyvalence, n’a pas envie de se cantonner à une seule branche de son métier, et il se plait à entraîner le public à sa suite.

Rousseau a son univers bien à lui, et il n’a pas peur d’emprunter l’attitude d’une rock star pour aller chercher encore plus de regards. «Pourquoi rêver d’être Bono au Stade quand on peut être Rousseau à Montréal», lance-t-il, avant d’exécuter une singulière relecture de Where The Streets Have No Name, appuyé, s’il vous plait, par les cellulaires lumineux brandis bien haut du parterre, à la fin de son tour de piste. Un peu princesse, peut-être, mais sans complexes!

Du bon stand up

Mais si on avait un souhait à formuler pour son septième one man show, celui qui suivra Un peu princesse, ce serait de renouer encore davantage avec Stéphane Rousseau, le stand up. Loin des personnages qui lui ont amené la renommée – Madame Jigger et Scott Towel, par exemple, il n’y a que l’enflammé Rico qui vient faire son petit tour en fin de soirée -, l’acteur des Invasions Barbares livre dans Un peu princesse des monologues franchement amusants sur sa vie de couple, son fils, ses propres petits travers. Et on en aurait pris beaucoup plus, quitte à sacrifier certains segments musicaux ici et là.

On sent que le principal intéressé s’éclate comme un petit fou dans ses mille et une fantaisies de chanteur-musicien-personnage à l’ego surdimensionné, mais s’il souhaite poursuivre dans la veine d’authenticité qu’il racontait avoir voulu exploiter dans Un peu princesse, on l’encourage à s’ouvrir encore davantage sur l’être qu’il est. On devine que les thèmes ne doivent pas manquer à cet homme qui a toujours un pied au Québec et l’autre en France, qui côtoie quelques-unes des plus grandes étoiles européennes et qui cumule probablement énormément d’anecdotes avec des admirateurs (et admiratrices!) dans son baluchon.

On a particulièrement craqué, mercredi, soir de première médiatique, pour ce petit ton baveux qui enrobe presque tous ses gags.

«Vous le saviez pas, quand vous avez réservé vos places, qu’il y aurait une game à soir, hein? Moi non plus!», a balancé Stéphane en guise de mot de bienvenue. «Essayez de rire en même temps que tout le monde, ça va être moins gênant pour tout le monde!», a-t-il, plus tard, décoché à une spectatrice hilare.

Adorable moment lorsqu’il imite la voix de son fiston de 6 ans et tourne en dérision les manies de celui-ci. Il reproduit entre autres une conversation de son garçon et d’un petit ami du même âge. Hilarant. «Tu as l’impression de regarder Occupation double, en plus intéressant!»

Son énumération des indices de vieillissement qu’il remarque sur lui-même est également savoureuse («De face, je ressemble encore à Brad Pitt mais, de côté, je ressemble à Gaétan Barrette»; «Mes tatouages ont changé de couleur… et de place», etc.), tout comme les flèches envoyées à sa copine, une Tunisienne-Italienne-Française, qui a au moins autant de caractère que lui!

Stéphane Rousseau présente Un peu princesse jusqu'à samedi, au Théâtre St-Denis. Des supplémentaires ont déjà été annoncées pour les 17 et 18 juillet, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, dans le cadre du Festival Juste pour rire, et du 26 au 30 décembre, au Théâtre St-Denis.

Stéphane Rousseau: Un peu princesse

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