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La lutte au terrorisme monopolise la GRC et nuit à ses autres responsabilités

La lutte au terrorisme monopolise la GRC et nuit à ses autres responsabilités

OTTAWA - Un haut responsable de la GRC affirme que la réaffectation de centaines d'agents de la force policière fédérale à l'unité antiterrorisme a nui aux efforts de lutte contre le crime organisé.Mike Cabana, le commissaire adjoint de la GRC, a déclaré au comité du Sénat sur la sécurité nationale et de la défense que la force policière devait trouver une solution à long terme à ce problème de personnel.«Je ne peux pas vous dire quelle est notre solution, parce que pour l'instant, nous n'avons pas de solution, a-t-il précisé. Nous examinons donc les options.»Des préoccupations au sujet de la menace grandissante du terrorisme d'origine intérieure ont incité la GRC à réaffecter plus de 600 policiers à la lutte contre le terrorisme. Ceux-ci proviennent entre autres de la lutte contre le crime organisé.Cela a suscité les critiques des porte-parole néodémocrates et libéraux en matière de sécurité publique, qui estiment que la GRC a été dépouillée de ses ressources.La Presse Canadienne a rapporté vendredi que le gouvernement conservateur planifiait utiliser le budget fédéral de mardi pour faire ressortir son message pré-électoral sur l'importance de la sécurité nationale.Le budget doit allouer des ressources pour aider les agences de sécurité à mener à terme leurs responsabilités accrues en vertu du projet de loi antiterroriste. Celui-ci est actuellement étudié par le Comité sénatorial de la sécurité nationale et de la défense et se dirige vers sa troisième lecture en Chambre des Communes. Si elle est adoptée, cette loi permettrait entre autres à la GRC de limiter davantage la libre circulation de suspects et augmenterait la durée de détention préventive permise.Lundi, Mike Cabana a toutefois déclaré au comité que ces nouveaux pouvoirs serait très difficiles à mettre en oeuvre, car ils demandent d'avoir du temps pour enquêter et colliger les renseignements nécessaires à leur utilisation.«Il y a des situations dans lesquelles nous n'avons pas le luxe du temps», a-t-il fait valoir en ajoutant que parfois, les forces policières doivent avoir le pouvoir d'agir immédiatement. «Je tiens à souligner que ces pouvoir seront utilisés dans un nombre limité d'occasions qui s'inscrivent dans le déroulement d'une enquête criminelle en cours.»Le directeur du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) - dont les pouvoirs seraient considérablement augmentés par la nouvelle loi - s'est aussi adressé au comité sénatorial lundi. Il a expliqué que lorsque le SCRS a été créé, en 1984, il se préoccupait principalement de l'espionnage associé à la guerre froide.«Un mandat de surveillance ne suffira plus pour faire face aux menaces plus directes à la sécurité et au mode de vie des Canadiens», a-t-il fait valoir. Selon lui, « les modifications proposées à la Loi sur le SCRS sont adaptées aux besoins, mesurées et essentielles ».Michel Coulombe a déclaré lundi que le nombre de Canadiens partis combattre en Irak et en Syrie aux côtés des djihadistes aurait augmenté d'environ 50 pour cent depuis trois ou quatre mois. L'an dernier, le SCRS dénombrait 145 Canadiens qui avaient quitté le pays pour s'engager dans des activités terroristes. Le tiers d'entre eux étaient partis pour l'Irak ou la Syrie.

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