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Les chevilles ouvrières du Rallye Aïcha des Gazelles

Les chevilles ouvrières du Rallye Aïcha des Gazelles
Maïenga

Quarante-deux mécanos sont dépêchés dans le bivouac du Rallye Aïcha des Gazelles pour réparer les pannes des 4X4 des filles. Ils travaillent toute la nuit pour qu'à 6h, les participantes puissent continuer leur aventure dans le désert marocain.

Ils travaillent d'arrache-pied. De 16h jusqu'à 6h du matin, heures d'arrivée et de départ des gazelles après et avant chaque course, les mécanos n'ont pas le temps de souffler. Il est 22h au bivouac, Bernard Dejonghe, responsable mécanicien de l'atelier numéro 1 court partout. « C'est bon Christophe t'a changé le carter de ton 4X4 ? ». Bénévole sur le rallye depuis neuf ans, Bernard, est un sexagénaire à la retraite, passionné de mécanique.

Son premier rallye des gazelles était en 2006. « Je venais de prendre ma retraite. Je tournais en rond et j'ai vu une annonce sur internet qui disait que Suzuki France cherchait un mécano pour remonter une voiture de course. Après avoir accompli ma mission, ils m'ont proposé d'aller sur le terrain au Maroc pour superviser la voiture. L'année suivante, Dominique (l'organisatrice du rallye) me rappelait pour remettre ça », se souvient Bernard. Vêtu d'un manteau de travail rouge, il se différencie des six mécaniciens qu'il supervise.

Des mécanos passionnés et dévoués

Les 4X4 sont garés méthodiquement avec le capot et les portes ouvertes. De la musique sort d'une enceinte disposée en plein milieu de l'atelier à ciel ouvert. Pascale vérifie les lumières d'un cross-over tout en rigolant avec Nicolas, son collègue qui lui répare une roue. « Ici l'ambiance est vraiment top ! On rigole tout le temps. On fait des blagues. On est tous là par passion pour la mécanique. C'était encore mieux les années précédentes lorsque les gazelles restaient un peu avec nous le soir pour nous expliquer les failles de leurs voitures. Ça donnait une complicité et un rapport particulier avec le 4X4 », déplore Pascale, qui en est à sa 3e participation.

Ces petites mains font même parfois des miracles. L'année dernière, Elisabeth Jacinto, une habituée du rallye et grande pilote automobile, rentre un soir à l'atelier avec son 4X4 complètement cassé. Filtre à eau et à huile à changer, le carter coupé... « Personne ne pensait qu'elle pouvait repartir le lendemain matin pour finir sa course. On a travaillé dur toute la nuit. À 6h du matin, pour l'heure du départ, son véhicule était prêt. Elle a terminé la course et le rallye en finissant 2e au classement général alors qu'elle était en 5e position », raconte fièrement Frédéric.

« C'est ça aussi notre satisfaction, Elisabeth nous a honoré en terminant 2e contre toute attente », rajoute Pascale. Les gazelles sont d'ailleurs très reconnaissantes du travail des équipes de nuit. « S'ils n'étaient pas là, on ne pourrait jamais repartir tous les matins avec un véhicule prêt à endurer les courses qu'on fait au quotidien. Entre les dunes, les cailloux, les creux, des herbes à chameaux, nos véhicules souffrent autant que nous », explique Julie, une participante.

Il arrive donc souvent que certaines gazelles partagent un petit verre de vin ou une bière avec les mécanos le soir après leur repas « pour les remercier ».

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