Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Démissions au CHUM: plusieurs espèrent une résolution de la crise en haut lieu

Plusieurs espèrent une résolution de la crise au CHUM
Radio-Canada

L'entrée en vigueur de la loi 10 dissoudra l'actuel conseil d'administration du CHUM le 31 mars. Plusieurs membres pourraient décider de se représenter, mais avec la démission de cinq d'entre eux, il y a un grand malaise.

Un texte de Anne-Louise Despatiel et Bruno Coulombe

Les membres du conseil d'administration que nous avons joint au téléphone se disent encore secoués par la démission du directeur général, Jacques Turgeon, jeudi dernier. Cependant, ils estiment qu'il est important pour eux d'assister à la dernière séance du conseil prévue le 23 mars.

Matthew Pearce veut rester pour faire face à la tempête, mais si la situation ne se corrige pas avec une intervention du premier ministre, il va réfléchir à son avenir au sein du C. A. du CHUM.

« Je m'attends à ce que le docteur Barrette fasse quelque chose pour corriger l'erreur qu'il a commise et si cela ne se produit pas, je vais réévaluer ma position au sein du conseil », a-t-il dit au téléphone alors qu'il est à l'extérieur du pays.

Il ne croit pas que la démission soit une solution pour l'instant et espère le retour de Jacques Turgeon, un DG respecté et compétent. « Je respecte ceux qui ont démissionné, mais je me sens le devoir de rester », conclut Matthew Pearce.

Pas de démission pour Hélène Boisjoly

La doyenne de la faculté de médecine de l'Université de Montréal, Hélène Boisjoly, qui siège également au conseil d'administration du CHUM, n'a pas l'intention de démissionner.

Sa directrice de cabinet Geneviève Bouchard a dit que pour Mme Boisjoly, il importe que la faculté de médecine soit représentée au sein du CA, même si Mme Boisjoly est très attristée par le départ de Jacques Turgeon, qu'elle considérait comme l'homme de la situation pour mener à bien le déménagement. Elle souhaite qu'il puisse réintégrer ses fonctions.

Joumana Fawaz, celle qui représente le Conseil des infirmières et infirmiers du CHUM, se dit en réflexion. Elle souhaite une intervention du premier ministre Couillard pour garder un directeur général très respecté. Mme Fawaz confirme l'inconfort que cause l'ingérence du ministre de la Santé au sein du conseil d'administration du CHUM.

Un autre membre du conseil d'administration, Benoit Pagé, estime que Jacques Turgeon est un homme de grande qualité et dit admirer son intégrité et son courage.

« Mais j'ai le devoir de rester jusqu'à la prochaine séance du conseil. En espérant que Jacques Turgeon puisse revenir tout en ayant les coudées franches. »

— Benoît Pagé, membre du conseil d'administration du CHUM

André Poirier dit avoir réfléchi et conclut qu'il sera plus utile en restant au conseil d'administration, en raison de l'importance des dossiers traités. Il déplore aussi l'ingérence du ministre Barrette et souhaite maintenant l'intervention de Philippe Couillard pour dénouer l'impasse.

« Il faut conserver un DG exceptionnel parce qu'il n'y a pas de problème de gouvernance au CHUM », assure monsieur Poirier.

Le conseil d'administration du CHUM est normalement composé de 20 membres. Cinq d'entre eux ont démissionné depuis le début de la crise.

Ils ont tous claqué la porte pour protester contre les « ingérences » et les « abus de pouvoir » du ministre de la Santé, Gaétan Barrette. Étant donné qu'un poste était vacant au moment où la crise a éclaté, le C.A. ne compte plus que 14 membres à l'heure actuelle.

Il faut cependant noter qu'en vertu du projet de loi 10, adopté sous le baîllon, le mandat de tous les membres des conseils d'administration du réseau de la santé, incluant ceux du CHUM, se termine le 31 mars. Certains pourraient retrouver leur fonction, mais d'autres pas.

Il revient au ministre Barrette de nommer les nouveaux membres des C.A. d'ici le 1er avril. Un comité formé de quatre experts et de trois membres du C.A. de chacun des établissements concernés doit faire des recommandations en ce sens, mais le ministre n'est pas obligé d'en tenir compte.

INOLTRE SU HUFFPOST

Visite en photos du chantier du CHUM

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.