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Commissions scolaires: des changements à venir au nord de Montréal

Des changements à venir dans les commissions scolaires
Francis Labbé

Même s'il y a changement de ministre de l'Éducation, Québec veut poursuivre sa réforme des commissions scolaires et en réduire le nombre. Des fusions sont attendues, mais les détails ne seront connus que lors du dépôt du projet de loi. Pendant ce temps, parents, professeurs, directeurs d'écoles et commissaires scolaires ne savent pas sur quel pied danser.

Un texte de Francis Labbé

Dans les Laurentides, le gouvernement veut diminuer de moitié le nombre de commissions scolaires, en les faisant passer de quatre à deux. La Commission scolaire de la Seigneurie des Mille-Îles (CSSMI) conserverait essentiellement le même territoire. Le gouvernement propose donc de fusionner les commissions scolaires Pierre-Neveu (Mont-Laurier), Des Laurentides (Sainte-Agathe) et Rivière-du-Nord (Saint-Jérôme).

Avec 36 000 élèves, il s'agirait de la cinquième commission scolaire en importance au Québec. Avec ses 22 268 kilomètres carrés, elle serait la 10e plus grande parmi les commissions scolaires francophones.

Cette proposition de regroupement était mal accueillie au départ dans les deux commissions scolaires situées plus au nord.

« Nous craignions qu'un centre de décision situé à plus de 200 kilomètres de Mont-Laurier comprenne mal nos réalités et nos petites écoles. »

— Normand Bélanger, président de la Commission scolaire Pierre-Neveu

Plus au sud, à Sainte-Agathe, la réaction fut la même. « Nous allons tout perdre au profit de Saint-Jérôme », appréhende la présidente de la Commission scolaire des Laurentides.

Le président de la Commission scolaire de la Rivière-du-Nord (CSRDN), qui pourrait en devenir le centre administratif, tient pour sa part à rassurer les contribuables des deux autres commissions scolaires.

« Nous comprenons l'importance de la proximité et des services à l'élève », commente Jean-Pierre Joubert, président de la Commission scolaire de la Rivière-du-Nord (CSRDN).

De son côté, en novembre dernier, la CSSMI apprenait qu'elle serait éventuellement touchée par un redécoupage. Elle devait gagner une partie du territoire de la ville de Mirabel, qui se trouve actuellement dans la CSRDN.

Mais elle devait perdre trois écoles primaires situées à l'extrémité est de son territoire, soit dans la ville de Terrebonne. Quant à la Commission scolaire des Affluents, qui comprend notamment Terrebonne, Mascouche, Repentigny et L'Assomption, elle ne devait connaître aucun autre changement que cet ajout des écoles primaires de Terrebonne.

Réactions mitigées

Si, au départ, la Commission scolaire Pierre-Neveu était réticente à l'idée de fusionner avec des Laurentides et de la Rivière-du-Nord, elle a changé son fusil d'épaule depuis.

« Nous avons adopté une résolution demandant au ministère de fusionner avec les deux autres commissions scolaires, mais en conservant nos petits élèves, en conservant nos emplois en région et en conservant nos services aux élèves. »

— Normand Bélanger, président, Commission scolaire Pierre-Neveu

« Avec les coupures des dernières années et celles qu'on nous annonce encore pour les mois à venir, ce n'est plus tenable pour nous », explique Normand Bélanger, président de la Commission scolaire Pierre-Neveu, la plus au nord des Laurentides.

« Nous avons eu un déficit d'opération l'an dernier de 425 000 $. Nous avons un surplus accumulé d'environ 3 millions, mais pour nous, il n'est plus possible de couper davantage sans toucher aux services à l'élève. »

Hausses de taxes à la Commission scolaire Des Laurentides?

À la Commission scolaire des Laurentides, on espérait une fusion à deux avec Pierre-Neveu. « Nos milieux se ressemblent, avec de petites écoles moins populeuses », explique la présidente Gisèle Godreau.

« Si nous fusionnons à trois, nous craignons de perdre nos emplois et nos décisions. De plus, notre taux de taxation est nettement inférieur aux deux autres. Comme l'ancien ministre disait qu'il souhaitait un taux de taxation régional, cela signifierait inévitablement, selon nous, une forte hausse de taxes scolaires pour nos citoyens. »

« Nous pensions que Pierre-Neveu craignait de se perdre dans une immense commission scolaire. Nous sommes déçus qu'ils aient changé d'avis. Nous sommes pris en otage par la plus petite des trois. Ils auraient dû insister pour fusionner avec nous, qui avons sensiblement les mêmes caractéristiques. »

— Gisèle Godreau, présidente de la Commission scolaire des Laurentides

Plus au sud, la CSSMI accueillait favorablement l'idée d'hériter d'une partie du territoire de Mirabel, mais préférait conserver ses trois écoles de Terrebonne.

La commission scolaire voisine, des Affluents, s'y oppose. « Minimalement, nous souhaitons rapatrier les trois écoles qui se trouvent sur le territoire de la Ville de Terrebonne », écrivait le porte-parole de la Commission scolaire des Affluents, Éric Ladouceur.

Le dépôt du projet de loi sur la réforme des commissions scolaires est attendu à la reprise des travaux à la mi-mars. Ce n'est qu'à ce moment-là que les commissions scolaires en sauront davantage sur leur sort.

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