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Essai routier : Nissan Murano 2015

Essai routier : Nissan Murano 2015
Marc-André Gauthier

En 2002, Nissan nous a dévoilé le Murano, une voiture qui, à l’époque, n’avait pas son pareil. Ce n’était pas que la voiture était particulièrement extraordinaire, mais plutôt qu’elle ne ressemblait à rien sur la marché. Comme le disait Nissan, ce n’était ni une voiture, ni un VUS, mais plutôt, un «multisegment». Ce nom maudit est aujourd’hui bien implanté dans notre vocabulaire. Depuis, il y a beaucoup de multisegments sur nos routes. Certains très convaincants, d’autres, moins.

Qui plus est, Nissan n’a pas présenté le Murano comme un banal multisegment, mais plutôt à classer dans la catégorie dite «premium». Autrement dit, Nissan nous vend le Murano comme une voiture unique, mieux conçue que tout ce qui sort des ateliers des constructeurs généralistes, mais moins bien conçue que ce qui sort des ateliers de sa division de luxe, Infiniti.

Cela dit, deux générations plus tard, le Murano, pour 2015, répond-il à ses propres promesses? Dans un marché de plus en plus compétitif, le Murano demeure-t-il une voiture premium? Rien de mieux qu’une longue promenade sur les splendides routes de la Colombie-Britannique pour en avoir le coeur net.

La clientèle visée par le Murano

Le département de Marketing de Nissan s’active par les temps qui courent. Il a pris le temps de définir le client type de chacun de ses véhicules. Par exemple, le client typique du «Juke» est un jeune homme célibataire. Le client du Pathfinder est un parent de 35 ans avec des enfants, et leurs bagages, à transporter à droite et à gauche. Le client du Murano? Un couple de 45 ans avec les enfants qui ont quitté la maison, et qui veulent une voiture confortable pour aller faire des sorties dans les vignobles avec un couple d’amis. Pas plus, il n’y a que 5 places.

Nissan Murano 2015

Nissan Murano 2015 essai routier

Cet exemple semble poussé et un peu caricatural, mais c’est exactement celui que donne Nissan.

Je ne sais pas sur quelle planète les gens de marketing vivent chez Nissan, mais espérer voir ses enfants tous partis de la maison à 45 ans, ça implique que ces gens en question ont eu leurs enfants à 20 ans, et que ces enfants ont rapidement su ce qu’ils voulaient faire de leur vie.

Mais bon…

Il faut tout simplement retenir que le Murano s’adresse à des gens plus en moyens maintenant que les enfants sont partis, et qui désirent une voiture «premium» sans avoir à débourser la prime de luxe associée aux marques de luxe… comme Infiniti.

Quoi de neuf en 2015?

Voici les principales nouveautés que nous propose le Murano suite à sa mise à jour. Il est plus aérodynamique de 16,2%. Son économie d’essence se serait améliorée de 20%. En d’autres termes, son V6 de 3,5 litres développant 260 chevaux serait maintenant capable, en partenariat à une transmission CVT, d’offrir une consommation d’essence de 8,2 litres sur l’autoroute. La capacité de chargement à l’arrière est 4 pieds cubes plus grande.

Même si la mécanique reste sensiblement la même par rapport à 2014, le Murano 2015 a plein de gadgets électroniques qui surveillent la route pendant que le conducteur est absorbé par son gros écran multimédia disponible maintenant dans toutes les versions du véhicule! Même la version de base! Mais, si vous voulez un volant qui s’ajuste électriquement, il vous faudra acheter la version tout équipée! Voilà qui a du sens. Les designers du Murano devraient faire de la politique. Du pain et des roses pour tous, mais le beurre aux riches.

Parlant des versions, elles ne sont plus les mêmes. Alors, voici à quoi vous devez vous en tenir.

La version de base est maintenant la version S (31 848$ + tx et pr). En plus d’un écran de 8 pouces, la voiture vient remplie de senseurs qui assurent la sécurité du conducteur. Mais, à ce prix, vous aurez droit à une traction et des sièges en tissus.

Vient ensuite la version SV (34 848$ + tx et pr). Toujours pas de sièges en cuir, mais vous avez droit à un gros toit ouvrant, un volant en cuir, un pommeau de levier de sélection de vitesses en cuir, ainsi que des phares antibrouillard. Vous pouvez aussi équiper pour moins de 1500$ votre Murano SV d’une traction intégrale. La traction intégrale est standard sur les versions plus dispendieuses.

La version SL (40 248$ + tx et pr) vous donne un intérieur un cuir de haute qualité ainsi qu’un système audio Bose, et la version Premium (45 348$) vous garantit l’expérience Murano ultime, grâce à un volant télescopique électronique! Détails mineurs, la version Premium vient aussi avec des roues de 20 pouces exclusives, des phares DEL ainsi que des sièges chauffants et refroidissants.

Tout ça, c’est bien beau, mais le Murano demeure-t-il un véhicule Premium?

L’épreuve de la route

Sur une jolie route de la Colombie-Britannique sans lignes droites, le Murano dévoile une caractéristique à laquelle on ne s’attend pas : l’agilité. Sans dire que le Murano est une voiture sportive, ce gros balourd se montre très à l’aise quand vient le temps de négocier une courbe.

Sans doute le pire endroit au monde pour tester sa consommation d’essence, puisque, sans exagérer, aucun des Murano ayant pris part au test n’a pu faire mieux que 11,5 litres aux 100 kilomètres. 8,2 litres aux 100 kilomètres est-il une cible juste? Sur une route très droite par une journée sans vent et sans humidité, peut-être. Dans la vraie vie, sans doute pas.

D’ailleurs, un autre problème du véhicule vient de sa motorisation. Le moteur de 3,5 litres offre beaucoup de souplesse, surtout accouplé à une CVT soporifique, mais il manque de puissance. 260 chevaux dans un véhicule comme ça, c’est juste. Même Hyundai offre un moteur de 290 chevaux (V6 3,3 litres) dans le Santa Fe XL.

Toutefois, il faut rendre à César ce qui revient à César. Lorsque Nissan parle d’un véhicule Premium, il ne faut pas s’attendre à une Bentley déguisée en Murano. Il faut s’attendre à du raffinement, et du raffinement, le Murano en a.

Chaque petit détail dans la voiture démontre une attention particulière à la conception. La conduite aussi est raffinée, comme la suspension. On comprend rapidement que nous n’avons pas affaire à un VUS banal, mais bien à un véhicule qui cherche à conférer une expérience particulière à son conducteur ; l’expérience du confort et de la sécurité, assurée par un ensemble de radars et censeurs très efficaces, qui détectent tous les dangers avant même que le conducteur en soit conscient.

D’ailleurs, les sièges du Murano, inspiré de technologies de la Nasa, sont parmi les plus confortables de l’industrie. Ils sièges sont conçus pour offrir un d’appui continuel aux conducteurs et aux passagers plutôt que d’offrir 4,5 ou6 points d’appui comme la plupart des sièges du marché.

Alors, pour 2015, le Murano demeure-t-il un véhicule Premium? Sans l’ombre d’un doute. Est-il toujours aussi novateur, cependant? Malheureusement, ce n’est plus le cas. Ce n’est pas que le Murano a stagné, mais plutôt que la compétition innove de plus en plus. Malgré tout, le Murano reste un choix intéressant et logique pour quiconque désire un multisegment de luxe, sans avoir à déverser 5000$ de plus à une marque de luxe.

Nissan Murano 2015

Prix du modèle de base : 31 848 (Taxes et préparation en sus)

Modèle à l’essai : Nissan Murano SL (40 248 Taxes et préparation en sus)

Puissance : 260 chevaux à 6000 tr/min

Couple :240 livres à 4400 tr/min

Consommation d’essence : 11 litres aux 100 kilomètres (combiné)

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