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40 centres d'intervention en dépendance menacés par les compressions

Des centres d'intervention en dépendance menacés de fermeture
TORONTO - FEBRUARY 5 - Over the counter allergy medications from four different pharmacies, all of which are suppose to be under quarantine. Shot on February 5, 2015. (Rick Madonik/Toronto Star via Getty Images)
Rick Madonik via Getty Images
TORONTO - FEBRUARY 5 - Over the counter allergy medications from four different pharmacies, all of which are suppose to be under quarantine. Shot on February 5, 2015. (Rick Madonik/Toronto Star via Getty Images)

Selon l'Association québécoise des centres d'intervention en dépendance (AQCID), 40 centres de thérapie, dont 16 dans le Grand Montréal, risquent de fermer leurs portes si Québec va de l'avant avec sa réforme de l'aide sociale. 7320 personnes devront se trouver de l'aide ailleurs, selon l'Association, souvent dans le réseau de la Santé.

Le 28 janvier dernier, le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais, a déposé un projet de réforme de l'aide sociale. Cette réforme prévoit une réduction des allocations pour les bénéficiaires de l'aide sociale.

Selon l'Association québécoise des centres d'intervention en dépendance, cette réforme entraînera un déficit annuel pouvant atteindre jusqu'à 150 000 $ pour les centres, dont le financement provient des prestations d'aide sociale des bénéficiaires.

« Ça va réduire le chèque des personnes qui bénéficient de l'aide sociale et ça va limiter leur accessibilité dans nos centres » affirme Vincent Marcoux, directeur général de l'AQCID.

« 7300 personnes n'auront plus de services dans nos centres l'an prochain si la réforme est adoptée. Ils se retrouveront en centres d'hébergement pour itinérants, en centres hospitaliers ou en prison », poursuit M. Maroux.

Des gens qui fréquentent le centre Un foyer pour toi de Laval ont accepté de nous faire part de leurs craintes face à ces compressions à l'aide sociale et aux conséquences sur les centres de réinsertion et de désintoxication.

Ministère

De son côté, le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale se veut rassurant.

« Le règlement sur l'aide aux personnes et aux familles prévoit qu'une prestation spéciale pour frais de séjour pour des services en toxicomanie avec hébergement est versée au prestataire d'une aide financière de dernier recours qui séjourne dans un centre d'hébergement par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale pour couvrir les coûts liés au séjour », explique David McKeown, porte-parole du ministère.

« Sur autorisation du prestataire et à des fins de simplification administrative, poursuit M. McKeown, cette prestation spéciale peut être versée directement au centre. Cette prestation spéciale peut atteindre 1517 $ par mois depuis le 1er janvier. Elle n'est pas remise en question dans les modifications réglementaires qui ont été proposées par le Ministère la semaine dernière. »

Temps durs

Déjà, plusieurs centres vivent des moments difficiles depuis quelques années. « En novembre, le Ministère a cessé le remboursement de certains frais », nous a confié la comptable d'un centre d'intervention, sous le couvert de l'anonymat.

« Nous perdons déjà 10 000 $ par mois depuis ce temps. Nous avons des arrérages chez nos fournisseurs et certaines factures sont impayées. Les jours ne sont pas roses ici. »

« Ça nous prend de l'aide, nous aussi, pour sauver ces gens-là » — Une employée d'un centre de lutte à la dépendance

« Oui, nous sommes en péril », confirme Jacques Bernier, directeur général du centre Un foyer pour toi, à Laval. « Si les gens n'ont que 200 dollars par mois, ils ne viendront plus. Nous avons estimé que pour nous, ces modifications entraîneraient un manque à gagner de 250 000 $. »

« Selon moi, il n'y a aucune économie qui sera réalisée avec ces modifications. Il y aura plus de criminalité, plus d'itinérance, ces gens-là vont engorger les hôpitaux. Ça va coûter beaucoup plus cher en coûts sociaux. »

— Jacques Bernier, directeur, centre Un foyer pour toi de Laval

Selon l'AQCID, les coûts pour 30 jours en centre communautaire de thérapie représentent, en termes de coûts, 2 jours en centre hospitalier, 10 jours en centre de réadaptation en dépendance, et 12 jours en centre de détention.

Les représentants des centres de lutte à la dépendance rencontreront la ministre déléguée à la Santé et aux services sociaux, Lucie Charlebois, le mardi 10 février.

L'AQCID tentera de convaincre la ministre de faire pression sur le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale.

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