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À son procès, Guy Lafleur a expliqué avoir perdu des contrats publicitaires et de commandite

À son procès, Guy Lafleur dit avoir perdu des contrats publicitaires
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MONTRÉAL - Après avoir été accusé d'une infraction criminelle en 2008, l'ancien hockeyeur Guy Lafleur a déclaré qu'il avait perdu des contrats de publicité et de commandite, et que des entreprises ne voulaient plus s'associer à lui.

Lors de la troisième journée du procès pour dommages qu'il a intenté, M. Lafleur a détaillé mercredi ce qu'il considère être ses pertes financières.

Il poursuit le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) et le procureur général du Québec pour 2,16 millions $. En plus des pertes financières, il réclame aussi des dommages moraux en raison de l'atteinte à sa réputation et des souffrances vécues par sa famille.

Il allègue que la police a bâclé l'enquête criminelle à son sujet et que la Couronne a voulu l'intimider et a commis un abus de pouvoir en déposant des accusations sans fondement contre lui. Les policiers et la procureure de la Couronne affirment ne pas avoir commis de faute et avoir agi de façon raisonnable.

L'homme de 63 ans a été arrêté par la police en 2008, après avoir été accusé d'avoir présenté des témoignages contradictoires dans la cause criminelle de son fils Mark, pour que ce dernier soit remis en liberté. Condamné en Cour supérieure, Guy Lafleur a toutefois été blanchi par la Cour d'appel en 2010.

L'ancien joueur étoile du Canadien de Montréal, qui a pris sa retraite de la LNH en 1991, bien avant d'être accusé au criminel, a expliqué qu'il vivait depuis de ces divers contrats de commandite et de publicité. Et il affirme que ceux-ci dépendent de sa réputation.

Lorsqu'il a été accusé, pour lui, «tout était fini», a-t-il déclaré mercredi au juge André Wery, de la Cour supérieure.

«Mon gagne-pain, c'est mon nom», a-t-il expliqué. Et là, «on venait de s'attaquer à mon passé, mon présent et mon futur», a affirmé l'ancien joueur du Canadien, dans une salle de cour du palais de justice de Montréal.

Il a notamment fait valoir qu'une entreprise de recyclage de piles avait mis fin à son contrat peu après les accusations. Et que Bell Helicopter avait cessé de requérir ses services comme pilote à peu près au même moment, une activité de bénévolat qu'il adorait.

L'avocat du SPVM a relevé que la preuve n'est pas encore faite que ces contrats ont été annulés en raison de ses déboires en justice. Il a souligné que la crise économique, qui a débuté en 2008, pourrait fort bien en être responsable.

Les budgets publicitaires des entreprises alors ont fondu, a fait valoir Pierre-Yves Boisvert, qui représente le SPVM.

«C'est probablement la vraie raison de la diminution des revenus.»

Les parties en défense ont aussi l'intention de mettre en preuve le fait qu'après son acquittement par la Cour d'appel, un nouveau contrat avec le Canadien de Montréal, encore plus avantageux pour M. Lafleur, a été négocié par René Angélil.

Guy Lafleur réclame aussi des dommages punitifs, parce qu'il est certain d'avoir été accusé injustement.

«Je ne veux pas que d'autres se retrouvent dans la même situation que moi. Pour ne pas qu'ils vivent ce que j'ai vécu. Et leur famille non plus.»

Mercredi après-midi, Jean-Pierre Rancourt a témoigné. Il était l'avocat de Guy Lafleur lors des procédures criminelles intentées contre lui.

Criminaliste d'expérience, Me Rancourt a déclaré qu'il avait été «surpris» lorsque son client a fait l'objet d'un mandat d'arrestation. Il a fait valoir que la méthode était étrange considérant le fait que l'adresse de Guy Lafleur était connue et qu'il ne risquait pas de prendre la fuite. Une citation à comparaître aurait été plus habituelle, a-t-il affirmé.

Il a aussi déclaré au juge avoir été inquiet après que Guy Lafleur a dû se rendre au poste de police pour se faire interroger au sujet du beau-père de Chris Nilan, un ancien joueur du Canadien. M. Lafleur avait ensuite raconté s'être fait montrer une lettre du FBI, la police fédérale américaine.

Les policiers lui auraient dit que le FBI l'avait à l'oeil et que «quand ils se mettent à surveiller quelqu'un, ils peuvent te détruire, toi et ta famille», a relaté M. Lafleur. Les policiers auraient aussi demandé si lui ou sa femme avaient des investissements et de l'argent à l'extérieur du pays.

Considérant que Guy Lafleur et les autres membres de sa famille refusaient de faire des déclarations dans la cause criminelle de Mark, Me Rancourt dit avoir fait un lien entre les deux et avoir perçu cet interrogatoire comme «un moyen de pression».

Le procès se poursuit jeudi. Il est prévu pour durer trois semaines.

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