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Buanderies d'hôpitaux: la CSN craint que le gouvernement ne veuille privatiser plus de services

Buanderies d'hôpitaux: la pointe de l'iceberg, selon la CSN
Getty

MONTRÉAL - La CSN, qui représente des syndiqués dans les buanderies d'hôpitaux, soupçonne le gouvernement Couillard de vouloir privatiser non seulement les buanderies, mais aussi les cuisines, les services d'entretien ménager et ceux dispensés par des employés de métier dans ces établissements.

«Est-ce que ce n'est que la pointe de l'iceberg? Que le début de la fin du caractère public de l'ensemble des services auxiliaires dans les établissements de santé et de services sociaux et qu'on va aller vers une privatisation tous azimuts? Est-ce que c'est un test?» a demandé le vice-président de la CSN, Jean Lacharité.

Au cours d'une rencontre avec la presse lundi à Montréal, M. Lacharité et des représentants de syndicats visés ont exposé la situation de certaines buanderies publiques — celles qui offrent déjà les services pour plusieurs établissements de santé, tout en demeurant dans le secteur public.

À la suite d'une décision du ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, deux de ces buanderies publiques qui avaient lancé des projets de modernisation et qui avaient reçu des autorisations seront finalement mises en concurrence avec le secteur privé, dans le cadre d'un appel d'offres. Et il pourrait en résulter des contrats en sous-traitance d'une durée de 20 ans, selon la CSN.

«On dirait qu'il s'agit d'un coup de tête d'un seul homme, le ministre Barrette, qui dit 'vous arrêtez tout ça et là, on s'en va en appel d'offres'», a affirmé M. Lacharité. Il dit ne pas comprendre le raisonnement du ministre, d'autant plus que les deux projets s'autofinançaient et ne requéraient «pas une cent de la part du gouvernement», selon lui.

Quelque 150 emplois syndiqués et bien rémunérés sont en cause à la buanderie Partagec, à Québec, et une cinquantaine à la Buanderie Lavérendière, dans Lanaudière, ont précisé les représentants syndicaux. Comme il s'agit de syndiqués des secteurs public et parapublic, toutefois, ceux-ci bénéficient de la sécurité d'emploi. Ils devraient cependant être relocalisés et les emplois transférés au secteur privé, le cas échéant, ne commanderaient pas le même salaire et les mêmes conditions.

La CSN va confier le dossier à son contentieux pour vérifier s'il y a matière à contester la décision de lancer un appel d'offres. Des fonds avaient en effet été engagés par ces deux buanderies pour moderniser leurs installations, puisqu'elles avaient reçu les autorisations nécessaires, souligne M. Lacharité.

Du côté du secteur privé, des buanderies affirment qu'elles veulent tout simplement pouvoir concurrencer le secteur public. «Nous réclamons uniquement la possibilité de démontrer ce que nous pouvons faire pour les contribuables du Québec», affirme Pierre Ferron, président du Buanderie Blanchelle.

Il affirme qu'il n'appartient pas à l'État de faire concurrence au secteur privé dans les services de soutien au réseau public de santé.

«Dans toutes les régions, il faut examiner rigoureusement ce que le secteur privé peut offrir, à quel prix et avec quelle qualité de service», opine M. Ferron.

Il demande carrément d'interrompre les projets de construction des buanderies de Lanaudière et de Québec.

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