Le ministre provincial des Transports, Robert Poëti, ferme la porte à de nouveaux investissements pour exécuter les travaux de peinture du pont de Québec. À l'Assemblée nationale, les élus répètent que c'est au Canadien National de le faire. D'ailleurs, ils ont adopté mardi à l'unanimité une motion pour demander au CN de repeindre le pont.
C'est le député caquiste de Chauveau, Gérard Deltell, qui est à l'origine de cette motion voulant « que l'Assemblée nationale joigne sa voix aux maires de Québec et de Lévis et demande au CN de prendre ses responsabilités quant à la nécessité de repeindre et d'entretenir convenablement le pont de Québec ».
De son côté, Robert Poëti a rappelé que le gouvernement du Québec fournit déjà un montant de 60 millions de dollars sur 10 ans pour sécuriser la structure et entretenir la chaussée.
Tout comme les autres députés et les maires de Québec et de Lévis, il croit que c'est maintenant au Canadien National (CN), en bonne entreprise responsable, de faire sa part. « Écoutez, actuellement, le pont est toujours au CN et c'est un citoyen corporatif qui, évidemment, est installé au Québec aussi. À mon avis, il doit absolument prendre ses responsabilités et repeindre le pont de Québec », tranche Robert Poëti.
« Vous ne peinturez pas la maison des voisins. C'est au CN de le faire, c'est à lui ! » — Robert Poëti
Le ministre Poëti promet toutefois d'aviser clairement la compagnie ferroviaire de l'importance de réaliser les travaux.
Lundi, les maires de Québec et de Lévis ont uni leurs voix pour demander au CN de repeindre le pont, bien qu'un jugement récent dans la cause l'opposant au fédéral ait conclu que la compagnie ferroviaire n'était pas tenue de le faire.
PQ et libéraux s'accusent
La députée péquiste Agnès Maltais a pour sa part interpellé le ministre Sam Hamad, mardi, l'accusant de ne rien faire pour que les travaux de peinture interrompus soient exécutés.
« C'est sous le gouvernement libéral, sous la responsabilité de M. Hamad, que le jugement est tombé. Il s'est peinturé dans le coin lui-même. Alors, à part se peinturer dans le coin, quand est-ce que le ministre va faire repeindre le pont? », a demandé Agnès Maltais.
Le ministre Sam Hamad reproche à son tour au PQ d'avoir raté une occasion en or d'inclure les travaux de peinture dans l'entente qui a été conclue en janvier avec le précédent gouvernement pour sécuriser le pont.
« Demander au gouvernement du Québec de peinturer une propriété qui appartient à du privé, c'est irresponsable », a dit le ministre Hamad.
« Ils doivent avoir honte de faire ça parce que c'est eux qui ont négocié l'entente avec le CN et malheureusement, ils n'ont pas dit un mot sur la peinture du pont », a-t-il ajouté.
Lehouillier répète son message
Le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, en a aussi ajouté mardi en réitérant son intention de multiplier les efforts pour faire bouger le dossier.
« Ce qu'on a voulu démontrer, hier, c'est qu'assez, c'est assez. Le moment est venu de passer à l'action », a-t-il affirmé avant de rappeler que si on « enlève le pont de Québec, les vélos et les piétons ne peuvent plus traverser et on n'a plus de train ».
Le CN a réagi à la sortie des maires, lundi, en offrant de céder le pont à n'importe quel ordre de gouvernement, y compris le municipal. Cette réaction a fait bondir le maire Régis Labeaume, qui a qualifié l'entreprise de mauvais « citoyen corporatif ».
Les maires Lehouillier et Labeaume ont promis de multiplier les sorties publiques pour faire bouger les choses.
Rappelons que seulement 40 % des travaux avaient été exécutés lorsque le CN a mis fin à la restauration de la structure, il y a neuf ans.
Le CN est propriétaire du pont de Québec depuis 1995.
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