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Brian Gallant devient le nouveau premier ministre du Nouveau-Brunswick

Victoire des libéraux au Nouveau-Brunswick
Radio-Canada

Après une interruption du dépouillement de quelques heures, en raison de problèmes informatiques, les résultats sont tombés très rapidement pour consacrer les libéraux grands vainqueurs. Le chef libéral Brian Gallant devient le nouveau premier ministre du Nouveau-Brunswick.

Malgré une perte de popularité en fin de campagne, celui qui s'est toujours tenu premier dans les sondages a réussi à faire élire 27 de ses députés. Les progressistes-conservateurs auront, quant à eux, 21 sièges à l'Assemblée législative.

La grande surprise est venue du chef du Parti vert, David Coon, qui a réussi à se faire élire dans la circonscription de Fredericton-Sud. Il devient le premier Vert à faire son entrée à l'Assemblée législative.

Âgé de seulement 32 ans, Brian Gallant devient le plus jeune premier ministre de l'histoire de la province depuis George King en 1870.

Une campagne difficile

Le chef libéral a démarré sa campagne électorale sur les chapeaux de roues. Loin devant son adversaire progressiste-conservateur, le parti avait le vent dans les voiles.

Mais Brian Gallant a eu des sueurs froides. Quelques événements ont entaché sa campagne, dont le dépôt d'accusations criminelles contre le candidat de Carleton-Victoria, Andrew Harvey,quelques heures à peine avant la date butoir pour la déclaration des candidatures. Les accusations ont par la suite été retirées.

Certains faux pas ont ralenti l'élan du jeune chef de 32 ans, comme lorsqu'il a répété à maintes reprises le mauvais chiffre pour défendre sa promesse de hausser l'impôt des plus riches.

Malgré cela, il a réussi à maintenir le cap en mettant l'accent sur la création d'emploi. Le jeune chef s'est également distancé de la plateforme de son adversaire progressiste-conservateur en adoptant des positions opposées, notamment en ce qui a trait à la question du gaz de schiste. Alors que l'ancien parti au pouvoir a tenté de se faire élire en mettant de l'avant le potentiel économique de cette industrie, les libéraux ont promis d'imposer un moratoire sur la fracturation hydraulique, le temps que les impacts environnementaux soient mieux connus.

Il s'est également prononcé en faveur de l'amélioration des services d'avortement dans la province, contrairement à David Alward qui visait plutôt le statu quo. Cette prise de position a d'ailleurs mené des partisans pro-vie à distribuer des prospectus virulents contre le chef libéral en fin de campagne électorale.

De nombreuses promesses à remplir

La tâche des libéraux ne sera pas facile. L'état financier de la province est précaire et le chef devra faire plusieurs choix difficiles pour éviter de la faire sombrer.

Malgré cela, le chef libéral est optimiste. D'ailleurs, la plateforme de Brian Gallant lui a valu de nombreuses attaques de ses adversaires, qui jugeaient ses promesses « irréfléchies ».

Brian Gallant a notamment promis d'équilibrer le budget en 6 ans. Pour se faire, il souhaite, entre autres, ajouter une tranche d'imposition pour « le 1% » des plus riches.

Le chef libéral soutient qu'il sera en mesure de créer 10000 emplois au cours de son mandat, et que tous les Néo-Brunswickois auront un accès à un médecin de famille d'ici2018. Il veut également injecter 900 millions de dollars sur 6 ans dans les infrastructures de la province.

De plus, il souhaite augmenter le salaire minimum à 11$ l'heure, en 2017, puis à l'indexer au coût de la vie au cours des années suivantes.

Une interruption du dépouillement des votes

Des problèmes de compteur ont causé l'arrêt du dépouillement des votes, au Nouveau-Brunswick. Des problèmes informatiques ont été constatés par Élections Nouveau-Brunswick, qui a remarqué des écarts dans les tabulations de certaines de ses machines électroniques.

Quarante-neuf compteurs avaient des problèmes de chargement de données provenant de certaines de ses cartes-mémoires.

De plus, un compteur est tombé en panne dans la circonscription d'Edmundston-Madawaska-Centre, où s'opposaient la progressiste-conservatrice Madeleine Dubé et le libéral Michel LeBlond.

En raison de tous ces problèmes, le dévoilement des résultats a été passablement ralenti, ce qui a soulevé de nombreuses critiques de la part des partis.

« C'est un fiasco! »

— David Coon, chef du Parti vert du Nouveau-Brunswick

Le président du Parti progressiste-conservateur demande d'ailleurs le recomptage manuel de tous les votes pour éviter toute ambiguïté relativement au résultat de cette élection. Les progressistes-conservateurs ont d'ailleurs mis fin à la soirée avant le résultat final, et le premier ministre sortant, David Alward, n'a pas fait de déclaration.

Le coprésident de la campagne libérale, Dominic LeBlanc, a parlé au nom du parti et s'il n'exige pas un recomptage manuel, il demande à Élections Nouveau-Brunswick de s'assurer que le processus électoral soit fiable.

Quelques surprises et de dures défaites

Le chef libéral Brian Gallant et le chef progressiste-conservateur David Alward ont été réélus dans leur circonscription respective, une trentaine de minutes après le début de dépouillement des votes.

Pour la première fois de son histoire, le Nouveau Parti démocratique a sillonné la province à bord d'un autobus pour tenter de faire élire des députés, en plus de faire quelques coups d'éclat. Cette visibilité du NPD et les attaques virulentes ont inquiété les libéraux, qui se sont mis à répliquer en fin de campagne. La stratégie n'a toutefois pas porté ses fruits.

Visiblement déçu de ne pas avoir réussi son pari de se faire élire, malgré le fait que le parti ait obtenu près de 13 % du vote populaire, le chef néo-démocrate a annoncé sa démission à titre de chef du parti.

« J'ai travaillé pendant les quatre ans comme bénévole et là, je veux avoir une famille et pour ça, j'ai besoin d'avoir un salaire, et ce n'est pas quelque chose que je veux demander à mon parti. Je n'ai pas réussi à prendre un siège, et quand on ne réussit pas, il faut prendre ses responsabilités » a-t-il expliqué.

Plusieurs grosses pointures sont tombées au cours de la soirée électorale.

Le vice-premier ministre sortant, Paul Robichaud, a été défait pour le première fois depuis 1999, dans la circonscription de Shippagan-Lamèque-Miscou.

Dans la circonscription de Moncton Centre, où se jouait une lutte serrée entre le libéral Chris Collins et l'ancienne ministre de l'Éducation Marie-Claude Blais, c'est le candidat libéral qui l'a remporté.

Un autre ministre important du gouvernement Alward a également été défait, soit le ministre du Transport et de l'Infrastructure Claude Williams. Le libéral Benoît Bourque a remporté la circonscription de Kent-Sud.

C'est aussi une défaite pour Michael Olscamp, l'ancien ministre de l'Agriculture, l'Aquaculture et les Pêches. Le libéral Bernard LeBlanc a remporté la victoire dans Memramcook-Tantramar.

L'ancien ministre de la Santé Hugh Flemmings a été réélu facilement dans la circonscription de Rothesay, tout comme l'ancien ministre des Finances Blaine Higgs dans Quispamsis et Bruce Fitch, l'ancien ministre du Développement économique dans la circonscription de Riverview.

Le vétéran libéral Victor Boudreau a remporté facilement la circonscription de Shediac-Beaubassin-Est.

Advenant sa victoire, le chef libéral deviendrait le deuxième plus jeune premier ministre de l'histoire du Nouveau-Brunswick après George King, qui a été élu en 1870 alors qu'il avait 30 ans.

À la dissolution de l'Assemblée législative, le Parti progressiste-conservateur comptait 41 députés, le Parti libéral 13 et un député indépendant.

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